Bernardo Daddi

peintre italien

Bernardo Daddi (Florence, vers 1290 - Florence, 1348[1]) est un peintre italien du Trecento (XIVe siècle italien), documenté à Florence de 1320 à 1348. Peintre de la Renaissance italienne et principal peintre à Florence de sa génération, il fait partie des artistes qui ont contribué à l'art révolutionnaire de la Renaissance, qui rompt avec les conventions de la génération précédente d'artistes gothiques, en créant des compositions qui visent à atteindre une représentation plus réaliste[2]. Il connaît un succès particulier avec ses petites œuvres et contribue au développement du retable portatif, un format qui connaîtra par la suite une grande popularité[3].

Bernardo Daddi
Naissance
Décès
Activité
Maître
Lieu de travail
Mouvement
Œuvres principales
Crucifixion, 1340-1345
National Gallery of Art, Washington.

Biographie

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La date de naissance de Daddi reste inconnue. Il est mentionné pour la première fois en 1312[2].

Né dans la vallée du Mugello à Salto près de Pulicciano, Borgo San Lorenzo, il travaille dans l'atelier de Giotto di Bondone avec tous ceux qui seront les interprètes du style tardif du maître (comme par exemple Taddeo Gaddi, Stefano Fiorentino, Maso di Banco). Apprécié, même si les critiques ont été parfois sévères à son égard, il réussit à obtenir d'importantes commandes tant des institutions que de la bourgeoisie, devenant l'un des peintres florentins les plus renommés et les plus riches. Franco Sacchetti se souvient de lui dans Il Trecentonovelle, comme l'un des meilleurs disciples de Giotto, mais Giorgio Vasari le mentionne à peine dans Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, ne connaissant que les fresques de la basilique Santa Croce de Florence, puis déclarant à tort qu'il fut l'élève de Spinello Aretino, et qu'il mourut en 1380.

Bien qu'ayant été l'apprenti de Giotto, il n'utilise pas la spatialité de celui-ci, ni sa palette vive, se limitant à une élégance décorative incontestable pour ses retables, nombreux entre 1328 et 1348. Ses premières œuvres montrent également un lien étroit avec les disciples de Giotto tels que le Maître de Santa Cecilia et d'autres maîtres florentins du premier quart du XIVe siècle. Son style ultérieur est très raffiné et montre une certaine influence de Maso di Banco.

Inscrit au registre de l'Arte dei Medici e Speziali dès 1319[4], sa première œuvre certaine est le Triptyque de la Toussaint daté de 1328 et aujourd'hui conservé au musée des Offices. Son intervention, l'une des rares à fresque, dans la basilique de Santa Croce, où il a décoré la Chapelle Pulci avec des Histoires des saints Étienne et Laurent, devrait remonter à cette période.

Par rapport aux traits stylistiques de Giotto, Daddi montre une peinture plus raffinée qui se rapproche probablement de l'école siennoise plus aristocratique (et plus apprécié de la haute bourgeoisie) à la manière d'Ambrogio Lorenzetti. L'utilisation plus complexe et précise de la couleur et des traits évoluera alors vers ce qui sera les caractéristiques dominantes parfaitement identifiables dans ses œuvres ultérieures.

Il devient conseiller de la compagnie de Saint-Luc en 1339.

Le Couronnement de la Vierge, un tableau de 1344 pour la basilique Santa Maria Novella à Florence est un chef-d'œuvre brillant du plus poétique et raffiné des disciples de Giotto, l'une des figures chrétiennes les plus solennelles et triomphales, qui a connu une fortune remarquable surtout dans l'art des XIVe et XVe siècles

Il meurt de la peste noire en 1348[5] : le polyptyque de l'église de San Giorgio a Ruballa est daté de 1348, mais un document florentin d'août de cette année le mentionne comme ayant déjà disparu.

Œuvres

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Saint Laurent, Brera.
 
Triptyque de la Toussaint, Offices, Florence.

La production picturale de Bernardo Daddi était sans aucun doute très large, compte tenu de la renommée qu'il a atteinte à son époque ; après la mort de Giotto, il était probablement le chef de l'atelier de peinture le plus important de Florence. Hormis les quelques œuvres signées, le catalogue des œuvres qui lui sont attribuées comprend majoritairement des œuvres reconnues par la critique d'art ; en tout cas il est comme toujours quasiment impossible de distinguer sa main de celle des collaborateurs et assistants de l'atelier.

Collections publiques
Dates non précisées
Collections privées
  • Retable avec Crucifixion du Christ, Vierge à l'Enfant intronisé et Anges, Stigmates de saint François d'Assise, Saint Pierre et Saint Barthélemy, Prato, collection privée
  • Sainte Catherine d'Alexandrie, New York, collection privée
Dans les édifices religieux
  • Dans son roman Les Couleurs de la nuit, l'écrivain Stéphane Lambert, voulant écrire un livre sur le peintre, relate comment une méprise au sujet des dates de vie et de mort de Bernardo Daddi l'a entraîné dans une sombre et lumineuse exploration du passé[13].

Notes et références

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  1. Un document du le cite comme déjà décédé.
  2. a et b Biography and analysis of artist's style , J. Paul Getty Museum
  3. Enrica Neri Lusanna. "Daddi, Bernardo." Grove Art Online. Oxford Art Online. Oxford University Press. Web. 3 October 2016
  4. (Miklós Boskovits, Giorgio Fossaluzza et p. 67 cagdaddi).
  5. Millard Meiss, La Peinture à Florence et à Sienne après la peste noire (1951), préface de Georges Didi-Huberman, ed. Hazan, 2013 (ISBN 9782754106405).
  6. Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Éditions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 33
  7. John Walsh (trad. de l'anglais), Chefs-d'œuvre du J. Paul Getty Museum : Peintures, Paris, Thames & Hudson, , 128 p. (ISBN 2-87811-128-1), p. 11
  8. « Vierge Marie et Saints (fiche du musée) »
  9. « Sainte Ursule (fiche du musée) »
  10. National Gallery of Vivtoria
  11. (en) John Murdoch, The Courtauld Gallery : at Somerset House, Londres, Courtauld Institut of Art, , 128 p. (ISBN 0-500-95993-5), p. 26
  12. Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Éditions Place des Victoires, (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 88
  13. « Les couleurs de la nuit | Stéphane Lambert », sur www.stephanelambert.com (consulté le )

Bibliographie

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  • Georg Graf Vitzthum, Bernardo Daddi, Hiersemann, Leipzig 1903.
  • Aldo De Rinaldis, Una Madonna di Bernardo Daddi, "Bollettino d'Arte del Ministero della Pubblica Istruzione", dicembre 1922, p. 271–275.
  • Richard Offner, The works of Bernardo Daddi, The College of Fine Arts New York University, New York 1930; a new ed. with additional material, notes and bibliography by Miklos Boskovits in collaboration with Enrica Neri Lusanna, Giunti, Firenze 1989 (ISBN 8809200330).
  • Richard Offner, Bernardo Daddi, his shop and following, (new ed. with additional material notes and bibliography by Miklos Boskovits), Giunti, Firenze 1991 (ISBN 8809201914).
  • Richard Offner, Bernardo Daddi and his circle, (a new ed. with additional material, notes and bibliography edited by Miklos Boskovits, assisted by Ada Labriola and Martina Ingendaay Rodio), Giunti, Firenze 2001 (ISBN 8809021827).
  • Mirella Levi D'Ancona, An unknown drawing from the workshop of Bernardo Daddi, "Gazette des Beaux-Arts", XLII, 1953, p. 281–290.
  • Jane Turner (a cura di), The dictionary of art, VIII, ad vocem, New York, Grove; London, Macmillan, 1996 (ISBN 1-884446-00-0).
  • Angelo Tartuferi, Bernardo Daddi, l'Incoronazione di Santa Maria Novella, Ministero per i beni e le attività culturali, Soprintendenza per i beni artistici e storici per le province di Firenze, Pistoia e Prato; Firenze, Galleria dell'Accademia; Sillabe, Livourne, 2000 (ISBN 888347015X).
  • Licia Bertani e Muriel Vervat, La Madonna di Bernardo Daddi negli "horti" di San Michele, Ministero per i beni e le attività culturali, Soprintendenza peri beni artistici e storici per le provincie di Firenze, Pistoia e Prato, Sillabe, Livorno 2000 (ISBN 8883470540).
  • Marco Ciatti, La croce di Bernardo Daddi del Museo Poldi Pezzoli: ricerche e conservazione, Edifir, Firenze 2005 (ISBN 8879702270).

Articles connexes

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