Jean-Marie Lustiger

archevêque de Paris (1981-2005) et cardinal

Jean-Marie Lustiger, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un prélat de l'Église catholique. Archevêque de Paris de 1981 à 2005, il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II en 1983 dans l'ordre des cardinaux-prêtres. En 1995, il est élu membre de l'Académie française.

Jean-Marie Lustiger
Image illustrative de l’article Jean-Marie Lustiger
Jean-Marie Lustiger sur le parvis de
Notre-Dame de Paris le 15 août 1988.
Biographie
Nom de naissance Aron Lustiger
Naissance
Paris
Ordination sacerdotale par
Émile Blanchet
Décès (à 80 ans)
Paris
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Jean-Paul II
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de Santi Marcellino e Pietro (1983-1994)
Cardinal-prêtre de Saint-Louis-des-Français (1994-2007)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. François Marty
Dernier titre ou fonction Archevêque émérite de Paris
Fauteuil 4 de l'Académie française

(12 ans, 1 mois et 21 jours)
Ordinaire des Orientaux de France
Archevêque de Paris
Évêque d'Orléans
Autres fonctions
Fonction laïque

Blason
« Tout est possible à Dieu » (Mt 19,26)
(it) Notice sur www.vatican.va
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

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Jeunesse et conversion

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Aron Lustiger[1] est né dans le 12e arrondissement de Paris[2]. Il est le fils de Charles (Karl) Lustiger (né le à Żarnowiec en Pologne et mort le à Amiens[3]) et de Gisèle (Gissel Léa[4]) Lustiger (née Jachet-Lustig le [5] à Będzin et morte le à Auschwitz[6]). Ses parents sont tous les deux issus d'une famille juive ashkénaze originaire de Pologne, de Będzin en Haute-Silésie où son père était boulanger[7] et son grand-père paternel rabbin[8]. Ils sont arrivés en France au début du siècle pour Gisèle et en 1918 pour Charles. Ils tiennent un commerce de bonneterie rue Simart[9] et habitent rue Delambre[2]. Aron Lustiger grandit sur la butte Montmartre jusqu'à ce que ses parents s'installent rue Jules-Chaplain dans le quartier Notre-Dame-des-Champs[9] ; il fait ensuite ses études au lycée Montaigne à Paris, où il apprécie l'enseignement qui lui est dispensé[10],[9]. Vers dix ou douze ans, il découvre une Bible protestante[9]. Il découvre également l’antisémitisme dont il est victime : « À la porte du lycée Montaigne, je me suis fait casser la figure parce que juif. Quand je m'approchais des garçons qui discutaient entre eux, ils me disaient : « Ça ne te regarde pas, tu es un sale juif »[11]. » Il en fait aussi l'expérience à travers la littérature et à l’occasion d’un voyage en Allemagne en 1936 et 1937, dans une famille protestante, où il apprend la langue et découvre, en même temps que le national-socialisme, les premiers Allemands chrétiens anti-nazis[2]. En 1939, sa santé fragile l'oblige à effectuer un long séjour à l'hôpital maritime de Berck.

La Seconde Guerre mondiale pousse ses parents à l'envoyer, avec sa sœur Arlette, se réfugier à Orléans, fin . Ils sont recueillis et hébergés par Suzanne Combes, jeune professeur de lettres classiques à l'école du Bourdon-Blanc et future directrice de cet établissement catholique d'enseignement. Aron, devenu élève du lycée Pothier (établissement public), fréquente assidûment le 14 rue Sainte-Anne, siège des Œuvres diocésaines, dirigées par Henri Feuillâtre (« le Père Feu »), également aumônier du lycée. Gisèle Lustiger, sa mère, continue à tenir son commerce de bonneterie-mercerie à Paris[12]. Le Nouveau Testament s’impose à lui comme étant l’aboutissement de l’Ancien Testament. Pendant la Semaine sainte de 1940, au cours d'une visite de la cathédrale d'Orléans, Aron Lustiger ressent le désir de se convertir au catholicisme. « Là, témoignera-t-il, j'ai eu l'intuition que ce que je pensais de la condition juive trouvait dans la figure du Messie son sens et un certain aboutissement »[13]. Toute sa vie, il explique que son christianisme n'a jamais signifié un renoncement à son identité juive. Le , à l'âge de 14 ans, il reçoit le baptême à Orléans, en même temps que sa sœur Arlette, et malgré l'opposition de leurs parents[13]. Aron devient chrétien sous les noms de baptême de Jean et de Marie (qui étaient au pied de la Croix) et qui, comme son prénom Aron, sont aussi des prénoms d'origine hébraïque[2]. Il expliquera plus tard qu’il n’a jamais renoncé au prénom d’Aron et que le grand-prêtre qui porte ce nom dans la Bible est aussi vénéré comme saint par l’Église catholique[14].

Peu de temps après, les parents Lustiger se convertissent à leur tour à Orléans pour tenter de se protéger, quelques jours après la promulgation des lois antisémites de Vichy le [13]. Toutefois, sa mère est arrêtée le pour infraction au port de l'étoile jaune (selon le biographe Henri Tincq[13]) ou sur dénonciation de son employée de maison (selon le cousin d’Aron, l'historien allemand Arno Lustiger) : cette jeune femme, en relation intime avec un membre de la Milice, était avide de récupérer son appartement. Gisèle Lustiger est alors internée à Drancy puis déportée, par le convoi no 48, en date du [15], vers le camp d'extermination d’Auschwitz où elle est gazée à son arrivée le (et non le [2],[12] comme l'indiquent certaines sources). La famille n’aura la confirmation de son décès qu’en 1946.

Après avoir passé son baccalauréat en , Jean-Marie rejoint clandestinement son père qui travaille alors dans une usine de Decazeville dans l'Aveyron dans l'espoir d'y trouver un repli pour sa famille[13]. Découverts, Jean-Marie est protégé par l'abbé Bezombes, haute figure de la Résistance, et son père par l'École jésuite de Purpan jusqu'à la Libération. Ce dernier n’acceptant toujours pas la conversion de son fils, essaie en vain, au lendemain de la guerre, de le persuader de renoncer au catholicisme[2],[12].

Après avoir terminé ses études secondaires au lycée d'Orléans, il s'inscrit à l'université de Paris, afin de suivre des études de lettres à la Sorbonne[16].

Carrière ecclésiastique

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Sa vocation sacerdotale le conduit à entrer au séminaire d'Issy-les-Moulineaux puis au séminaire des Carmes de l'Institut catholique de Paris en 1946, malgré l'opposition de son père[9]. Il est ordonné prêtre le à l'âge de 27 ans, dans l'église du séminaire des Carmes.

De 1954 à 1969, il est un des aumôniers, puis le responsable de l'aumônerie des étudiants de Paris, connue sous le nom de Centre Richelieu[16], rassemblant les étudiants en lettres et sciences de la Sorbonne ainsi que de quelques grandes écoles (École spéciale d'architecture, ENS de Fontenay-Saint-Cloud, École des chartes). Son charisme attire nombre d’étudiants et professeurs. Puis Mai 68 embrase l'université. Il affirme alors : « Il n'y a pas de place pour l'Évangile dans cette foire[10]. » Il passe alors une année d’études aux États-Unis[9].

En 1969, il est nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal, dans le 16e arrondissement de Paris, et a comme vicaire l'abbé André Vingt-Trois, son futur successeur à la tête de l'archevêché de Paris. Il renouvelle profondément la liturgie, commandant au sculpteur Jean Touret des œuvres marquantes (une grande croix, un autel et des panneaux en bois) — il refera appel à Jean Touret pour l'autel de Notre-Dame de Paris. On retrouve en libre accès dans l'oratoire du Collège des Bernardins une statue et un panneau de tabernacle[17] sculptés par l'artiste et ayant appartenu au cardinal. Avec l'organiste titulaire Henry Paget, il renouvelle l'orgue en en confiant la maîtrise à Alfred Kern. Avec Henry Paget, il écrit des chants liturgiques importants qui seront enregistrés (Veilleur où en est la nuit !). L'enseignement paroissial est organisé. Des personnalités comme les pères Thomas Kowalski, Bernard Violle et Georges Marion animent ce qui devient un lieu où se regroupent à la fois des paroissiens et des fidèles qui avaient connu l'abbé Lustiger en son étape d'aumônier. Ses sermons sont publiés chez Fayard sous le titre Sermons d'un curé de Paris en 1977. En 1981, l'ouvrage allait être envoyé au pilon avant que l'éditeur ne revienne sur sa décision. Cette étape a constitué les préliminaires d'une action diocésaine plus importante.

Le , il est nommé évêque d'Orléans par le nouveau pape Jean-Paul II, et, le , il reçoit l'ordination épiscopale par l'imposition des mains du cardinal François Marty, alors archevêque de Paris[16]. Il choisit comme devise « Tout est possible à Dieu »[18]. Il n'occupera que quinze mois le siège d’Orléans.

Il est nommé archevêque de Paris le et intronisé le , succédant au cardinal François Marty[16]. Deux ans plus tard, le , il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II[16], avec le titre de cardinal-prêtre de Santi Marcellino e Pietro attaché à l'église romaine du même nom. En 1994, après le décès du cardinal Marty, il reçoit le titre de Saint-Louis des Français traditionnellement accordé au cardinal archevêque de Paris.

Jean-Paul II et lui ont de nombreux points communs — ils parlent le polonais[19] et le français, ils appartiennent à la même génération — mais surtout ils ont une analyse souvent très proche de la situation ecclésiale et mondiale.

Le cardinal Lustiger fut une figure très remarquée de l'Église universelle, même si ses chances de succéder à Jean-Paul II étaient très faibles au conclave de 2005.

Le pasteur et l'homme

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Jean-Marie Lustiger par Erling Mandelmann en 1987.

L'intuition fondamentale qui a guidé l'action et la vie de Lustiger fut que la foi dans le Christ était pour l'homme la seule chance d'être vraiment libre et d'avoir une raison d'espérer. Il s'est donc engagé sur tous les fronts pour la défense de la liberté intérieure et religieuse de l'homme, face aux totalitarismes des États, des idéologies, de la pensée unique et des médias[20]. Il était opposé aussi au cléricalisme[21].

Il mit en place une série de réformes au sein du diocèse de Paris : en 1984, il fonde la maison Saint-Augustin[22]. Il s'agit d'offrir à des jeunes hommes chrétiens la possibilité de faire une année de refondation spirituelle et de discernement afin qu'ils réfléchissent dans le but de décider ou non d'entrer au séminaire. La maison Saint-Augustin est la première du genre en France ; elle a très rapidement accueilli des jeunes d'autres diocèses, dispersion des séminaristes dans de petits centres de formation au sein de Paris, de préférence à un grand séminaire unique), fondation d'une faculté de théologie indépendante au sein de l'École cathédrale de Paris, distincte de l'Institut catholique (dont l'idéologie ne lui semblait pas la bonne), en 1984. Il encouragea un renouveau des paroisses de Paris, la construction de sept nouvelles églises et la mission de communautés nouvelles au sein du diocèse (Communauté de l'Emmanuel, Communauté du Chemin Neuf). Passionné de philosophie et de sociologie, son souci de comprendre les enjeux de notre temps se traduit notamment par la création avec le Bâtonnier de Paris des cycles « Droit, liberté et foi » associant depuis 1992 le Barreau de Paris et le Diocèse de Paris[9]. À la demande du Saint-Siège, le cardinal Lustiger fut, jusqu'en , l'évêque accompagnateur de la Communauté de l'Emmanuel sur le plan international[réf. nécessaire].

Le , peu après la consécration sans mandat pontifical d'évêques par Marcel Lefebvre — dans le but de tendre la main aux traditionalistes souhaitant rester en communion avec Rome —, il célèbre la messe dominicale selon le rite de Saint Pie V à Notre-Dame de Paris, une première depuis 1969, année de l'application du concile Vatican II[23],[24]. Dans la foulée, il envoie Patrick Le Gal — futur évêque aux armées — comme son émissaire auprès de ces derniers pour s'assurer de leur intégration[25].

Il réorganise des structures diocésaines de solidarité avec notamment la création de la Fondation Notre-Dame en 1992, qui soutient l’association Aux captifs, la libération, la fondation et l'accompagnement de l'association Tibériade pour l’accueil des malades du SIDA et de plusieurs autres associations caritatives dont Août Secours Alimentaire, la Maison Jeanne Garnier pour les soins palliatifs, l’Association Sainte-Geneviève pour le logement, etc.[9].

Initié en 2002 mais terminé après sa mort, c'est en 2009 que sera inauguré le Collège des Bernardins dont il fut l'instigateur de la restauration[26],[27].

Jusqu'à la fin de son épiscopat, le cardinal Lustiger a pris des mesures[Lesquelles ?], parfois très fermes, pour assurer la discipline de son clergé et la fidélité au magistère pontifical de l'enseignement dispensé dans le diocèse, en particulier dans les facultés de théologie[28].

Lustiger a, au cours de sa mission à Paris, institué des structures diocésaines qui entrent en concurrence avec les structures équivalentes existant au niveau interdiocésain ou national, comme la création d'un séminaire parisien autonome.

La radio du diocèse de Paris, Radio Notre-Dame, participa en 1996 à la fondation de la Communauté Francophone des Radios Chrétiennes (COFRAC[29]), indépendamment du réseau des Radios chrétiennes en France (RCF), pourtant voulu par les évêques de France[30]. Le cardinal Lustiger fonda également la télévision KTO en 1999.

Cette liberté lui était permise par les moyens importants du diocèse de Paris. Elle s'était aussi imposée à lui comme un devoir de sa mission d'évêque, seul responsable de son diocèse[31]. Sa lucidité et sa hauteur de vues lui avaient fait comprendre qu'il n'avait pas d'autre choix pour secouer la lourdeur des structures administratives et lutter contre la sclérose des idéologies qui étouffent le catholicisme français. Ayant à cœur de rendre à la liturgie sa dignité et sa beauté, il a soutenu la refonte de la maîtrise de Notre-Dame de Paris et la création d'une école de formation professionnelle incluant l'animation des offices à la cathédrale, permettant ainsi un nouveau déploiement de la tradition de l'Église dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il commanda un nouveau mobilier liturgique pour le chœur de Notre-Dame et fit créer des vêtements liturgiques nouveaux avec le souci de la beauté et de la lisibilité des signes. Fréquemment, le dimanche soir, il prêchait et célébrait la messe dans sa cathédrale. Capable de s'emparer de sujets peu consensuels, mais fondamentaux dans leur portée, il lança l'ouverture de la procédure de béatification de Jacques Fesch.

Ceux qui ont eu l'occasion de s'entretenir avec lui ont été frappés par la profondeur de sa pensée et par cette simplicité qui faisait que son interlocuteur avait d'emblée l'impression d'être considéré comme un égal, respecté dans son altérité et avec qui il y avait des choses à faire. Une conversation interrompue depuis des mois pouvait reprendre, comme si elle ne s'était jamais arrêtée[32].

Lustiger était membre de droit du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France.

Homme d'arts, de lettres et de communication

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Il publie une vingtaine d'ouvrages à partir de 1978. Il s'attelle également à lancer de nouveaux médias : Radio Notre-Dame juste après la légalisation des radios libres en 1981, la chaîne de télévision KTO en 1999, le bulletin hebdomadaire du diocèse de Paris : Paris Notre-Dame[16],[33].

En décembre 1989, il refuse l'invitation qui lui a été adressée par Jack Lang de participer à l'hommage national rendu à l'abbé Grégoire par la cérémonie de son entrée au Panthéon, en même temps que Monge et Condorcet : le cardinal a toujours eu la Révolution française en aversion et encore plus les prêtres jureurs. Il demande même aux autres évêques de France, dont Mgr Bernard de Nancy, de décliner aussi l'invitation[34].

Son discernement spirituel apparaît dans ses nombreux discours, interviews, déclarations, et ses homélies[9]. Ses prises de position sur le cinéma, l'art, les commandes d'œuvres modernes qu'il passe pour Notre-Dame ou l'archevêché font l'objet de débats non seulement dans la presse, mais aussi avec les autorités politiques[35].

Le cardinal Lustiger est élu à l'Académie française, le , au fauteuil 4, succédant au cardinal Decourtray[16]. C'est son ancien conseiller, le philosophe Jean-Luc Marion, qui est élu à son fauteuil en 2009.

Rôle dans les relations judéo-catholiques

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De par ses ascendances juives, le cardinal Lustiger a joué un rôle pionnier dans les relations entre la communauté juive et le Saint-Siège[36]. Conseiller de Jean-Paul II puis de Benoît XVI, il a exercé un rôle d'influence très important sous le pontificat de Jean-Paul II.

Secondé par le cardinal Decourtray, il noue les contacts les plus délicats pour tenter de régler, en 1987, l'affaire des « carmélites polonaises » installées dans le camp d'Auschwitz - où sa mère a été assassinée-, qui contribue à une tension forte entre juifs et catholiques. Les religieuses finiront par quitter le camp en 1994. De ce dénouement, le cardinal gagne la reconnaissance d’une partie du monde juif. Lustiger sera ainsi l’un des inspirateurs de la déclaration de « repentance » de l’épiscopat français en à Drancy et l'un des principaux artisans du succès de la visite du pape à Jérusalem en l’an 2000, avec les visites au mémorial de la Shoah de Yad Vashem et au mur des Lamentations qui fut un pèlerinage de la mémoire, ainsi que la reconnaissance de la dette chrétienne aux « frères aînés » juifs.

En 2004, le cardinal Lustiger et le rabbin Israel Singer, président du Congrès juif mondial, sont à l’origine des « Rencontres internationales judéo-catholiques de New York ». Une trentaine de participants se retrouvent pour ce dialogue entre des juifs orthodoxes et les plus hautes autorités de l’Église catholique[37],[38].

En , il représente le pape Jean-Paul II[39], lors des cérémonies du 60e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz. Puis, en , il est présent à celui de Birkenau aux côtés du pape Benoît XVI[40].

Après sa mort, le Congrès juif mondial a tenu à rendre hommage à sa « très grande figure morale » et son action positive en faveur des relations entre judaïsme et christianisme[41].

Sens, la revue de l’Amitié judéo-chrétienne de France, a publié plusieurs numéros sur le cardinal Lustiger[36].

Rôle politique

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Rencontre du pape Jean-Paul II avec le cardinal Franjo Kuharć, archevêque de Zagreb, en présence du cardinal Lustiger, en Bosnie-Herzégovine, avril 1997

Pour le cardinal Lustiger, l’évêque doit être un interlocuteur crédible du monde politique, en tant que représentant des croyants de sa confession et de la force sociale qu’ils constituent. Sans avoir de fonction officielle, il joue un rôle dans l'espace politique, et, dans cette optique, il discute avec les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac[42]. En 1984, il mène la contestation contre la volonté du président Mitterrand de supprimer l’indépendance de l’école privée catholique. Un million de défenseurs de l’école libre sont dans les rues, contribuant au retrait du projet de loi Savary. De même, Jean-Marie Lustiger prendra la défense de l’embryon, contre l’euthanasie et le clonage.

Ses engagements au service des chômeurs et des immigrés vont de pair avec sa défense de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1989, lors de la crise causée par le port du voile islamique dans les établissements publics, notamment scolaires.

Fidèle en cela à l’attitude de l’Église catholique à l'égard de la Révolution française, il refuse de s'associer à l’hommage rendu par les autorités françaises à l’abbé Grégoire en 1989, au moment du transfert des cendres de ce dernier au Panthéon, décidé par François Mitterrand.

Avant la présidentielle de 1995, il écarte l'abbé de La Morandais du poste qu’il s’attribuait d'« aumônier des politiques ». Il crée alors le SPEP (Service pastoral d'études politiques), à la tête duquel il nomme le recteur de Sainte-Clotilde, Antoine de Vial.

En 2003, il critique la volonté de Nicolas Sarkozy de revenir sur la loi de séparation des Églises et de l'État et d’organiser l’islam de France comme s’il s’agissait d’une religion d'État. Interrogé par la « commission Stasi » sur la laïcité, il demande de ne pas toucher au « compromis à la française » et se prononce contre une loi interdisant le port du voile à l’école : « Il ne faut pas prendre des mesures législatives qui ne peuvent être appliquées[43]. »

Le jeudi sur RTL, le cardinal Lustiger annonce son soutien au projet de loi relative au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat, visant à l’abrogation du chômage du lundi de Pentecôte : « En ce qui concerne le lundi de Pentecôte, de fait, ça ne pose pas de problème théologique ni religieux », soulignant toutefois qu'une consultation des autorités religieuses était nécessaire, « étant donné que ça repose sur des usages légalement et historiquement fixés ».

Maladie et adieux

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Lorsqu'il atteignit l'âge de 75 ans, selon le code de droit canon[44], Lustiger présenta sa renonciation à son office d'archevêque de Paris au pape Jean-Paul II, mais c'est seulement en , alors que l'archevêque avait atteint l'âge de 78 ans, que la démission fut acceptée, et André Vingt-Trois nommé nouvel archevêque de Paris. Selon la coutume, le cardinal Lustiger portait depuis lors le titre d'archevêque émérite de Paris[16]. Il s'installe dans la Maison de retraite Marie-Thérèse destinée aux prêtres des diocèses de Paris et alentour[9].

En , il annonça aux prêtres et diacres de Paris qu'il était atteint d'« une maladie grave dont le traitement a commencé ». Le , il fit une brève apparition à l'Académie française pour adresser ses adieux aux « Immortels ». « Vous ne me reverrez pas », leur déclara-t-il. Sa dernière apparition en public remontait au , quand il avait concélébré la messe d'obsèques de l'abbé Pierre à Notre-Dame de Paris. Il meurt à l'âge de 80 ans, le dimanche à 19 h 30, à la maison médicale Jeanne-Garnier (15e arrondissement de Paris), un établissement de soins palliatifs dépendant de la fondation des Dames du Calvaire, qu'il avait lui-même créé en son temps[9], où il avait été admis le afin de soigner le cancer dont il souffrait depuis plusieurs années[8].

Obsèques et hommages

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Plaques mémorielles du jardin Aron Jean-Marie Lustiger à l’abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d'Abu Gosh en Israël.

L'annonce de sa mort a suscité les hommages de nombreuses personnalités du monde politique et religieux, parmi lesquelles on note le pape Benoît XVI[45], le Congrès juif mondial, le président de la République française Nicolas Sarkozy[46], le Parti communiste français ou encore d'autres figures de gauche comme Bertrand Delanoë, Jean Glavany ou Jack Lang.

Ses obsèques furent célébrées le en la cathédrale Notre-Dame de Paris par l'archevêque André Vingt-Trois, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles le représentant du pape le cardinal Paul Poupard, le président Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon, les ministres Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet et Roger Karoutchi, les présidents de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et du Sénat, Christian Poncelet, le président de la région Île-de-France, Jean-Paul Huchon, Bernadette Chirac représentant l'ancien président Jacques Chirac, l'ancien président polonais Lech Wałęsa, plusieurs membres de l'Académie française (dont Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel, et Maurice Druon, secrétaire honoraire), mais aussi 500 prêtres, 50 évêques, 16 cardinaux et plusieurs prélats, représentants des Églises catholiques d'Orient. La foule rassemblée fut estimée à environ 5 000 personnes[47].

Dans son discours d'hommage, l'écrivain Maurice Druon a qualifié le cardinal Lustiger de « fils, non pas du hasard, mais de l'exception » et salué en lui « notre frère supérieur ».

De ses obsèques, Jean-Marie Lustiger disait par avance : « Je m'en fous, ils feront ce qu'ils voudront. » Il lui importait davantage d'obtenir du Ciel la permission — « dans trente ans » — de regarder sur la Terre « comment les choses auront évolué »[48]. Cela ne l'a pas empêché de prévoir par la suite, quelque temps avant sa mort, certains gestes hautement symboliques pour ses funérailles. Lors de la levée du corps, avant l'entrée dans la cathédrale et la liturgie catholique, de la terre recueillie en Israël fut déposée sur son cercueil ; son cousin Arno Lustiger et son arrière-petit cousin Jonas Moses-Lustiger, toujours de confession juive, récitèrent le Psaume 113 (112) en hébreu, et le Kaddish, prière juive notamment des endeuillés. Ainsi était symbolisée son espérance de voir judaïsme et christianisme engagés « du même côté », comme il le disait, dans le combat pour l'homme, enraciné dans la même foi au Dieu unique et la même espérance dans les promesses du Messie.

Dans son livre Une vie[49], Simone Veil révèle que le cardinal Lustiger lui avait demandé « de prendre la parole, le jour de ses obsèques, sur le parvis de la cathédrale, pour rappeler sa judéité ». Elle précise : « Sans doute pensait-il à sa mère, disparue à Auschwitz. » Elle s'est déclarée « meurtrie » de devoir renoncer à exaucer ce vœu « sacré » parce que la « hiérarchie » lui avait fait savoir que c'était « inopportun ». Simone Veil a perçu « comme une hésitation dans le dialogue judéo-chrétien ». Ainsi se pose la question de savoir si cette hésitation provient de « l'Église catholique, ou de l'intégrisme juif, qui considère que l'on ne peut se référer à la judéité lorsqu'on a embrassé une autre religion ».

 
Jardin à la mémoire de Jean-Marie Lustiger au couvent bénédictin d'Abu Gosh, en Israël.

Le cardinal Lustiger est inhumé dans la crypte de Notre-Dame de Paris, dans le caveau des archevêques de Paris.

Une plaque commémorative a été apposée dans la Cathédrale Notre-Dame de Paris à la demande du cardinal Lustiger avec le texte suivant :

« Je suis né juif. J’ai reçu le nom de mon grand-père paternel, Aron. Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres. J’ai pour saints patrons Aron le Grand Prêtre, saint Jean l’Apôtre, sainte Marie pleine de grâce. Nommé 139e archevêque de Paris par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II, j’ai été intronisé dans cette cathédrale le , puis j’y ai exercé tout mon ministère. Passants, priez pour moi. »

— † Aron Jean-Marie cardinal Lustiger, Archevêque de Paris

Secrétaires particuliers

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Nom Dates comme secrétaire Responsabilité actuelle
Maurice de Germiny 1981 - 1984[50] Évêque émérite de Blois
Philippe Brizard 1984 - 1986 Recteur de Maison d'Ananie
Pierre d'Ornellas 1986 - 1991 Archevêque de Rennes
Étienne de Mesmay 1987 ? - 1991[51] ? Retiré
Louis de Romanet 1991 - 1994[52] ? Curé de Chancelade, vicaire général de la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Victor
Jean-Claude Bardin 1992 - 1995 A la disposition du Dicastère pour les Evêques
Hervé Arminjon 1995 - 1996 Curé des paroisses du Haut-Vidourle
Jacques Fournier 1996 - Retiré
Jacques Ollier 1997 - 2000 Curé de Saint-Étienne-du-Mont
Matthieu Rougé 2000 - 2003[53] Évêque de Nanterre
Benoist de Sinety 2003 - 2005[54] Curé de la paroisse Saint-Eubert (diocèse de Lille)

Distinctions

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Hommages

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Le jardin Aron Jean-Marie Lustiger à l’abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d'Abu Gosh[55].

Le , le Conseil de Paris décide de donner au Petit-Pont, près de la cathédrale Notre-Dame, le nouveau nom de Petit-Pont-Cardinal-Lustiger[56].

Le , dans les jardins de l'abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d'Abu Gosh, en Israël, est inauguré le mémorial du cardinal Jean-Marie Lustiger, dû à l'initiative du Conseil représentatif des institutions juives de France, en présence de son président Richard Prasquier, qui exprime la « volonté des juifs d’honorer le cardinal », et de 150 personnes dont le grand-rabbin René-Samuel Sirat et le cardinal André Vingt-Trois[57].

Lors du jubilé des 850 ans de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une des neuf nouvelles cloches est baptisée « Jean-Marie » en son honneur. Elle se situe actuellement dans la tour nord de l'édifice[58],[59].

Publications

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En tant que curé de Sainte-Jeanne-de-Chantal
En tant qu'archevêque de Paris
Posthumes
Entretiens sur Radio Notre Dame

Notes et références

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  1. Aron et non Aaron, d'après la plaque du cercueil et la feuille de messe diffusée lors des funérailles à Notre-Dame de Paris, le .
  2. a b c d e et f Sophie de Ravinel, « Le cardinal Lustiger est mort », Le Figaro du 5 août 2007.
  3. (en) Karol Charles v Becalel Lustiger Karol Charles v Becalel Lustiger. geni.com.
  4. (en) Gissel Léa Lustiger. gw.geneanet.org.
  5. Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, Beate et Serge Klarsfeld, Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms, FFDJF (Fils et filles de déportés juifs de France), 2012.
  6. (en) Gisèle Lustiger. geni.com. Cette référence donne comme date de naissance 1905, ce qui semble inexact.
  7. « Les dates du cardinal Jean-Marie Lustiger », chronologie dans La Croix du .
  8. a et b « la-Croix.com : Le cardinal Lustiger est mort », sur web.archive.org, (consulté le )
  9. a b c d e f g h i j et k « La vie du cardinal Jean-Marie Lustiger », sur www.paris.catholique.fr (consulté le ).
  10. a et b L'adieu à Jean-Marie Lustiger, par Henri Tincq dans Le Monde du 6 août 2007.
  11. Entretien au quotidien israélien Yediot Aharonot, publié en 1982 par la revue Le Débat.
  12. a b et c Robert Serrou, Lustiger "Cardinal, juif et fils d'immigré", Perrin, 1996, 2001.
  13. a b c d et e Jean-Marie Guénois, « Les parents du cardinal Lustiger avaient été baptisés », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. Interview avec Serge Moati sur KTO, 2006 (vérifier) : http://www.ktotv.com/video.php3?numero=1140
  15. Voir, Klarsfeld, 2012.
  16. a b c d e f g et h Notice biographique de l'Académie française.
  17. « Panneaux, photo 19 et 20 », sur Jeantouret.fr (consulté le ).
  18. Matth. 19, 26, cf. message de Mgr Jean-Marie Lustiger lors de son ordination épiscopale à Orléans, le 8 décembre 1979 (http://www.catholique-orleans.cef.fr/index.php?dlm/4/27) et id., “Le choix de Dieu: Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, Éditions du Fallois 1987, p. 395-396 (http://www.araldicavaticana.com/extraits_du_livre_du_cardinal_lu.htm).
  19. Auquel Jean-Marie Lustiger ajouter le yiddish.
  20. L'effondrement de la démocratie, autoritarisme et totalitarisme dans l'Europe.
  21. Jean-Marie Lustiger fit souffler un vent tonique sur l'institution.
  22. « Le séminaire de Paris et la maison Saint-Augustin », sur seminairedeparis.fr, .
  23. Archive INA du journal d'Antenne 2 du 3 juillet 1988 : https://gloria.tv/post/V3pxz624hp923icEcSjph7Tr1
  24. Le Monde, « Le cardinal Lustiger célébrera à Notre-Dame de Paris une messe selon le rite de saint Pie V », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  25. « Mgr Le Gal, le très controversé évêque aux Armées, fait son paquetage pour Lyon¦ », sur Éditions Golias, (consulté le ).
  26. Collège des Bernardins, « Jean-Marie Lustiger homme de mémoire et d'avenir », sur collegedesbernardins.fr (consulté le ).
  27. Liberation, « Les grands travaux de Mgr Lustiger », sur liberation.fr, .
  28. THÉOLOGIE : La prédication, lieu de la théologie de Jean-Marie Lustiger.
  29. Cofrac - Communauté francophone de radios chrétiennes.
  30. La FFRC - FFRC - Fédération française des radios chrétiennes.
  31. Code de droit canonique, 1983, can. 455 § 4 : « La compétence de chaque évêque diocésain demeure entière dans les cas pour lesquels ni le droit universel, ni un mandat particulier du Siège Apostolique ne donne pouvoir à la Conférence épiscopale […] ; ni la Conférence épiscopale, ni son président ne peuvent agir au nom de tous les évêques si tous et chacun des évêques n'ont pas donné leur consentement. »
  32. Jean-Marie Lustiger, un colosse aux pieds d'argile.
  33. Jean-Marie Guenois, « Paris, un diocèse profondément remodelé par Jean-Marie Lustiger », La Croix, 6 août 2007.
  34. Patrick Perotto, « Lorraine : l’abbé Grégoire contesté par-delà la mort », L'Est Républicain,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. Jack Lang, ancien ministre de la Culture, message de condoléances : « Même si parfois nos convictions respectives nous ont conduit à exprimer des vues divergentes sur la liberté cinématographique à propos du projet de film de Scorsese La Dernière Tentation du Christ ou sur la panthéonisation de l'abbé Grégoire, j'ai toujours rencontré en lui une immense ouverture d'esprit, un sens aigu de l'humain, une passion de l'universalisme, un extrême raffinement intellectuel. »
  36. a et b « Documentaire : Aron Jean-Marie Lustiger », sur www.ajcf.fr (consulté le ).
  37. : : : DICI : : :
  38. Richard Prasquier, président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF) : « Mgr Jean-Marie Lustiger a joué un rôle historique considérable dans l'amélioration des relations entre juifs et catholiques. Les journées judéo-catholiques, créées à l'initiative de Lustiger, et qui se déroulent chaque année à New York, sont ainsi des « moments forts » qui « ont permis de faire dialoguer les juifs orthodoxes et les cardinaux ». »
  39. Article de l'agence de presse Zenit lors du voyage de Lustiger en , http://www.zenit.org/article-9568?l=french
  40. Article de mai 2006 de l'agence de presse Zenit.
  41. Maram Stern, secrétaire général adjoint du Congrès juif mondial (Communiqué du lundi 6 août) : « Le monde juif perd « l'un de ses meilleurs amis » et la France « une très grande figure morale » ». Le cardinal Lustiger « a toujours été conscient des dangers que représentaient pour les juifs l'antisémitisme, la persécution et la haine et il les a combattus avec toute son énergie ». « Avec le regretté pape Jean-Paul II, le cardinal Lustiger a été l'artisan du renforcement du dialogue en faveur d'une meilleure compréhension entre catholiques et juifs tant au niveau institutionnel qu'à un niveau personnel ». « Le monde chrétien a perdu une de ses personnalités les plus remarquables, la France a perdu une très grande figure morale et spirituelle et le monde juif un de ses meilleurs amis. » Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France. Déclaration à l'Associated Press du lundi 6 août : « (Le cardinal Lustiger) a partagé de par son origine le destin des juifs pourchassés pendant la période de la guerre. Il a perdu sa mère. Il a senti directement l'horreur et l'inanité de l'antisémitisme ». Il a joué « un rôle exceptionnel par sa propre vie, par les initiatives dont il a été à l'origine et par sa proximité avec les papes, aussi bien Jean-Paul II que Benoît XVI ».
  42. Article du Monde développant le caractère politique des interventions du cardinal, https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-942169@51-942139@45-1,0.html
  43. La Croix, 24 septembre 2003.
  44. canon 401 § 1.
  45. Communiqué de Benoit XVI.
  46. Le Cardinal Lustiger était « une grande figure de la vie spirituelle, morale, intellectuelle et naturellement religieuse de notre pays (…). Jean-Marie Lustiger ne se donna jamais à moitié (…) Cardinal, il fut le relais inlassable de l'esprit de la génération de Jean Paul II, en particulier à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse à Paris en 1997, dont il fut l'artisan principal (…). Le parcours spirituel du cardinal Lustiger restera à la fois un exemple et un grand mystère (…). Je m'associe à la peine des catholiques de France, des religieux et des religieuses, des prêtres et des évêques, qui savent gré au cardinal Lustiger d'avoir toujours cherché à conforter les valeurs morales, la force spirituelle et l'exigence intellectuelle du catholicisme français. » Communiqué du dimanche .
  47. Édition Spéciale, numéro réalisée en hommage au cardinal, sur sa vie et la marque qu'il a laissé.
  48. Interview avec Serge Moati sur KTO : http://www.ktotv.com/video.php3?numero=1140
  49. Simone Veil, Une vie, Paris, Stock, , 397 p. (ISBN 978-2-234-05817-0), p. 330.
  50. « > Mgr Maurice de Germiny - Église catholique en France », sur Église catholique en France (consulté le ).
  51. Marianne Dubertret, « Jean-Marie Lustiger : « Je suis une provocation vivante » », La Vie,‎ (lire en ligne).
  52. http://www.lemondedesreligions.fr/archives/2007/09/01/debat-le-retour-de-la-messe-en-latin,8918003.php
  53. http://www.acteursdavenir.net/bibli
  54. « 1re Lettre du Curé - Église Saint Germain des Prés », sur Église Saint Germain des Prés (consulté le ).
  55. « Israël / Chrétienté - Décès du Père Charles Galichet, père abbé d'Abu Gosh », sur CRIF, .
  56. Inauguration du “Petit Pont – Cardinal Lustiger”.
  57. Inauguration du mémorial Lustiger en Israël.
  58. Arrivée des nouvelles cloches à Notre-Dame de Paris.
  59. Notre-Dame : les nouvelles cloches sont bénies.
  60. Deux couvertures semblent coexister avec le même ISBN.

Annexes

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Bibliographie

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Filmographie

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Liens externes

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