Latin jazz

genre musical

Le latin jazz ou jazz latino est un genre de jazz qui plonge ses racines dans la fusion rythmiques de cuivres, de percussions et des formes originales de la musique latine, en particulier cubaine et brésilienne, avec des éléments de jazz. Sa conformation en tant que sous-genre défini se produit en 1943 avec l'émergence du jazz afro-cubain[1] et des années plus tard avec la création de la bossa nova en 1957[2].

Latin jazz
Origines stylistiques Musique cubaine, jazz, musique brésilienne, musique latine
Origines culturelles Jazz afro-cubain : années 1940, à New York
Bossa nova : 1957 au Brésil
Instruments typiques Jazz afro-cubain : piano, contrebasse, congas, timbales, trombone, trompette, saxophone, vibraphone, flûte, güiro, maracas, chant
Bossa nova : guitare, piano, batterie, congas, basse, saxophone et autres.
Scènes régionales Jazz afro-cubain : apogée dans les années 1950 aux États-Unis.
Bossa nova : années 1960 au Brésil, puis dans le monde entier.

Les deux catégories principales en sont le latin jazz brésilien et le latin jazz afro-cubain[3]. C'est une branche du jazz qui se nourrit de rythmes africains et caribéens[3].

Histoire

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Dizzy Gillespie en 1991.

L'influence de la musique latine sur le jazz est présente depuis les débuts du jazz. Au fil du temps, le jazz latin s'est enrichi d'influences musicales de l'Argentine, de Porto Rico, République dominicaine, Venezuela, Colombie et le reste de l'Amérique latine.

Le latin jazz est né dans la ville cosmopolite de New York, aux États-Unis, dans les années 1940. New York à cette époque était déjà une ville d'une grande diversité culturelle, et était considérée par beaucoup comme le berceau du jazz moderne, ce qui allait donner en avant origine à ce que nous appelons aujourd'hui le style Latin Jazz[4]. À la fin des années 1920 et au début des années 1930, la musique d'origine latine a eu un grand impact aux États-Unis, ce qui a entraîné l'adaptation au jazz avec un nombre important de thèmes de musiques d’Amérique latine[5]. L'incorporation du saxophone, élément pratiquement absent de la musique populaire cubaine, apporte de nouvelles sonorités. Il est important de souligner le contact que Gillespie a eu avec le conguero cubain Chano Pozo, membre de l'orchestre de Dizzy Gillespie, qui a enregistré sa chanson "Manteca" en 1948[3].

Le terme a été inventé par le trompettiste Jerry Gonzalez dans les années 1960[6], soit bien plus tard que la naissance de cette musique. Mais, en général, toute la culture générée par le jazz original est issue d'un métissage culturel, avec sa propre musique résultant de la fusion d'autres genres musicaux[5]avec des rythmes latino-américains, dans laquelle l'improvisation de ce genre nord-américain est combinée à des percussions latines. On l'appelle aussi jazz afro-cubain ou encore jazz cubain, car il était autrefois abondamment évoqué avant son futur enrichissement avec d'autres rythmes latino-américains d'origine africaine[3].

À la fin des années 1940, des jazzmen (Dizzy Gillespie, Stan Kenton, Charlie Parker, Cab Calloway) vont jouer dans des groupes latinos, et d’autres (Machito…) vont incorporer les rythmes afro-cubains dans leurs musiques, c’est ainsi que naîtra le « cubop », bebop cubain, appelé plus tard latin jazz. Le nom Cubop aurait été attribué à cette musique par 'Dizzy' Gillespie lui-même. D'autres noms ont été donnés à cette même époque comme Rumbop ou Rumcop. À partir des années 1960, les termes Cubop et Jazz Afrocubain sont remplacés par l'appellation Latin-Jazz[7].

Descargas

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Dans les années 1950, naît la « descarga » (littéralement, « décharger »), un « bœuf » entre musiciens (une « jam » dans la terminologie du jazz). Bebo Valdes puis Chucho Valdés, Peruchin, Tata Güines, Israel « Cachao » López en ont enregistré plusieurs pour les disques Decca, Panart et Gema.

Afro-cubain

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Le , le trompettiste Mario Bauzá invente le jazz afro-cubain, au Park Palace Ballroom à New York. Dans l'orchestre de Calloway, il a comme voisin de pupitre Dizzy Gillespie. Mario Bauzá initie son confrère à la musique cubaine.

Brésilien

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Rythme typique de bossa nova.

Le latin jazz d'inspiration brésilienne est caractérisé par les rythmes de type samba, ou dans sa version plus lente la bossa nova. Ce genre a été popularisé au début des années 1960 par des artistes comme Stan Getz et Charlie Byrd avec l'album Jazz Samba en 1962, et associé au guitariste brésilien João Gilberto avec des compositions du pianiste Antônio Carlos Jobim en 1963 avec l'album Getz/Gilberto. Le rythme caractéristique est attribué à Antônio Carlos Jobim[8].

La veille, au club La Conga, le pianiste Luis Varona joua l’intro d’El Bodeguero[9], et il fut rejoint par le bassiste Julio Andino[10].

Standards

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Les plus célèbres standards sont : Perdido, Caravan, Manteca de Dizzy Gillespie, Con alma, Saint-Thomas, Little Suede Shoes, Tico Tico, Afro-Blue. Dans le domaine latin jazz brésilien, les standards sont par exemple Garota de Ipanema (The girl from Ipanema), Corcovado ou encore Desafinado.

Interprètes de jazz latino

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En plus des artistes et groupes déjà mentionnés dans l'article, les suivants sont également inclus dans le latin jazz:

Notes et références

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  1. « Le Jazz Afrocubain », sur Musiques et danses cubaines par JulienSalsa, (consulté le )
  2. Encyclopædia Universalis, « LATIN JAZZ », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  3. a b c et d (es) « Jazz latino - EcuRed », sur www.ecured.cu (consulté le ).
  4. (es) « Latin Jazz - Historia e influencias - LaCarne Magazine », sur lacarnemagazine.com (consulté le )
  5. a et b Peter Clayton et Peter Gammond, Guía alfabética de los nombres, los lugares y la gente del jazz, MAdrid, Taurus, (ISBN 84-306-0162-7), p.94.
  6. Jerry Gonzalez: Sketches from Spain. Jazzman no 138, août 2007, p. 40
  7. « Le Cubop », sur Musiques et danses cubaines par JulienSalsa, (consulté le )
  8. (en) « Latin jazz | music », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  9. Last Night in Orient- LNO, « El Bodeguero · Luis Varona », sur Last Night in Orient (consulté le )
  10. « Julio Andino, 1914–1983: A Latin Music Visionary », sur Salsa 101 (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • (en) Leymarie, Isabelle (1985) Salsa and Latin Jazz. in: Hot Sauces - Latin and Caribbean Pop. Quill, New York
  • Leymarie, Isabelle (1993) La Salsa et le latin jazz . PUF, Paris
  • (en) Mauleón, Rebeca (1993). Salsa Guidebook for Piano and Ensemble. Petaluma, California: Sher Music (ISBN 0-9614701-9-4)
  • Leymarie, Isabelle (1996) Du tango au reggae: Musiques noires d'Amérique latine et des Caraïbes. Flammarion, Paris
  • (en) Leymarie, Isabelle (1997, 2002) Cuban Fire: The Story of Salsa and Latin Jazz. Continuum, Londres et New York
  • Leymarie, Isabelle (1998, 2003, 2005) Jazz Latino. Vade Retro, Buchet Chastel, Robinbook. Paris et Barcelone
  • Leymarie, Isabelle (1998, 2004) Dizzy Gillespie. Vade Retro, Buchet Chastel, Paris
  • (en) Roberts, John Storm (1999) Latin Jazz. New York: Schirmer Books
  • (es) Delannoy, Luc (2001) Caliente, una historia del Jazz Latino. Mexico: FCE
  • (en) Acosta, Leonardo (2003) One Hundred Years of Jazz in Cuba. Washington DC: Smithsonian Books
  • (es) Delannoy, Luc (2005) Carambola, vidas en el Jazz Latino. Mexico: FCE
  • (en) Peñalosa, David (2009). The Clave Matrix; Afro-Cuban Rhythm: Its Principles and African Origins. Redway, CA: Bembe Inc. (ISBN 1-886502-80-3)
  • (es) Campos Fonseca, Susan. “¿Una habitación propia en el “Jazz Latino”?”. En: IASPM@Journal, Vol. 1, nº 2 (2010)
  • Leymarie, Isabelle (2012) Du jazz au fil des pages. Le Courrier de l'Unesco, n° 1

Articles connexes

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Liens externes

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