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« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/167 » : différence entre les versions

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{{tiret2|con|noissiez.}} J’arrivai à Versailles le jeudi au soir ; la nuit il fut pris d’une grosse fièvre, et d’un grand mal de côté ; et il lui survint encore tant de fâcheux accidents, qu’il mourut le lundi sur les dix heures du matin ; mais pourquoi ne seroit-il pas mort ? M.{{lié}}le duc de Sully<ref>{{sc|Lettre}} 1379. — 1. « M.{{lié}}le duc de Sully est mort en son château de Sully, où il demeuroit presque toujours. Il venoit fort peu à la cour ; il étoit chevalier de l’ordre. » ''Journal'' de Dangeau, 20 Juin 1694)</ref>et M.{{lié}}de Rebenac<ref>2. Le comte de Rebenac mourut du pourpre le 22 juin, dans sa quarante-cinquième année. Voyez tome {{rom-maj|VI|}}, {{pg}}246, fin de la note 32 ; le ''Journal'' de Dangeau, au 20 juin, et le ''Mercure'' de juillet, {{pg}}88.</ref>sont bien morts. {{Mme}} de Verneuil et la duchesse du Lude<ref>3. La mère et la sœur du duc de Sully.</ref>, qui alloient à Sully à leurs journées, n’ont été que jusqu’à Montargis<ref>4. Entre Fontainebleau et Sully.</ref> ; et la duchesse, <ref>5, la duchesse de Sully.</ref>qui avoit pris la poste, est arrivée tout juste pour les derniers moments ; elles sont toutes de retour ici. La duchesse est à Saint-Denis aux Filles de Sainte-Marie. Le fils unique de la belle {{Mme}} du Fresnoi<ref>6. Voyez tome {{rom-maj|II|}}, {{pg}}411, note 2. — Le fils de {{Mme}} du Fresnoi, colonel d’infanterie, était mort le 20 juin.</ref>est mort aussi : enfin l’on ne voit qu’enterrements, et l’on ne parle que de gens malades. La princesse d’Enrichemont<ref>7. Voyez tome {{rom-maj|VIII|}}, {{pg}}365, note 14.</ref>, maintenant duchesse régnante de Sully, a la petite vérole, et {{Mme}} de Beringhen<ref>8. Voyez tome {{rom-maj|V|}}, {{pg}}460, note 11.</ref>la rougeole ; mais je suis bien moins en peine d’elles, que de {{Mme}} de Coulanges, qui a perdu son temps et son argent avec Saint-Donat. Les douleurs de colique sont revenues de plus belle, et l’enflure de son estomac et de son ventre est devenue si considérable, que la maladie dont elle est menacée n’étant point équivoque, elle s’est mise depuis trois jours, avec l’approbation de toutes les bonnes têtes qu’elle a consultées,
{{tiret2|con|noissiez.}} J’arrivai à Versailles le jeudi au soir ; la nuit il fut pris d’une grosse fièvre, et d’un grand mal de côté ; et il lui survint encore tant de fâcheux accidents, qu’il mourut le lundi sur les dix heures du matin ; mais pourquoi ne seroit-il pas mort ? M.{{lié}}le duc de Sully<ref>{{sc|Lettre}} 1379. — 1. « M.{{lié}}le duc de Sully est mort en son château de Sully, où il demeuroit presque toujours. Il venoit fort peu à la cour ; il étoit chevalier de l’ordre. » ''Journal'' de Dangeau, 20 Juin 1694)</ref>et M.{{lié}}de Rebenac<ref>2. Le comte de Rebenac mourut du pourpre le 22 juin, dans sa quarante-cinquième année. Voyez tome {{rom-maj|VI|}}, {{pg}}246, fin de la note 32 ; le ''Journal'' de Dangeau, au 20 juin, et le ''Mercure'' de juillet, {{pg}}88.</ref>sont bien morts. {{Mme}} de Verneuil et la duchesse du Lude<ref>3. La mère et la sœur du duc de Sully.</ref>, qui alloient à Sully à leurs journées, n’ont été que jusqu’à Montargis<ref>4. Entre Fontainebleau et Sully.</ref> ; et la duchesse, <ref>5, la duchesse de Sully.</ref>qui avoit pris la poste, est arrivée tout juste pour les derniers moments ; elles sont toutes de retour ici. La duchesse est à Saint-Denis aux Filles de Sainte-Marie. Le fils unique de la belle {{Mme}} du Fresnoi<ref>6. Voyez tome {{rom-maj|II|}}, {{pg}}411, note 2. — Le fils de {{Mme}} du Fresnoi, colonel d’infanterie, était mort le 20 juin.</ref>est mort aussi : enfin l’on ne voit qu’enterrements, et l’on ne parle que de gens malades. La princesse d’Enrichemont<ref>7. Voyez tome {{rom-maj|VIII|}}, {{pg}}365, note 14.</ref>, maintenant duchesse régnante de Sully, a la petite vérole, et {{Mme}} de Beringhen<ref>8. Voyez tome {{rom-maj|V|}}, {{pg}}460, note 11.</ref>la rougeole ; mais je suis bien moins en peine d’elles, que de {{Mme}} de Coulanges, qui a perdu son temps et son argent avec Saint-Donat. Les douleurs de colique sont revenues de plus belle, et l’enflure de son estomac et de son ventre est devenue si considérable, que la maladie dont elle est menacée n’étant point équivoque, elle s’est mise depuis trois jours, avec l’approbation de toutes les bonnes têtes qu’elle a consultées,
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Version du 17 juin 2021 à 14:57

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1694 noissiez. J’arrivai à Versailles le jeudi au soir ; la nuit il fut pris d’une grosse fièvre, et d’un grand mal de côté ; et il lui survint encore tant de fâcheux accidents, qu’il mourut le lundi sur les dix heures du matin ; mais pourquoi ne seroit-il pas mort ? M. le duc de Sully [1]et M. de Rebenac [2]sont bien morts. Mme de Verneuil et la duchesse du Lude [3], qui alloient à Sully à leurs journées, n’ont été que jusqu’à Montargis [4] ; et la duchesse, [5]qui avoit pris la poste, est arrivée tout juste pour les derniers moments ; elles sont toutes de retour ici. La duchesse est à Saint-Denis aux Filles de Sainte-Marie. Le fils unique de la belle Mme du Fresnoi [6]est mort aussi : enfin l’on ne voit qu’enterrements, et l’on ne parle que de gens malades. La princesse d’Enrichemont [7], maintenant duchesse régnante de Sully, a la petite vérole, et Mme de Beringhen [8]la rougeole ; mais je suis bien moins en peine d’elles, que de Mme de Coulanges, qui a perdu son temps et son argent avec Saint-Donat. Les douleurs de colique sont revenues de plus belle, et l’enflure de son estomac et de son ventre est devenue si considérable, que la maladie dont elle est menacée n’étant point équivoque, elle s’est mise depuis trois jours, avec l’approbation de toutes les bonnes têtes qu’elle a consultées,

  1. Lettre 1379. — 1. « M. le duc de Sully est mort en son château de Sully, où il demeuroit presque toujours. Il venoit fort peu à la cour ; il étoit chevalier de l’ordre. » Journal de Dangeau, 20 Juin 1694)
  2. 2. Le comte de Rebenac mourut du pourpre le 22 juin, dans sa quarante-cinquième année. Voyez tome VI, p. 246, fin de la note 32 ; le Journal de Dangeau, au 20 juin, et le Mercure de juillet, p. 88.
  3. 3. La mère et la sœur du duc de Sully.
  4. 4. Entre Fontainebleau et Sully.
  5. 5, la duchesse de Sully.
  6. 6. Voyez tome II, p. 411, note 2. — Le fils de Mme du Fresnoi, colonel d’infanterie, était mort le 20 juin.
  7. 7. Voyez tome VIII, p. 365, note 14.
  8. 8. Voyez tome V, p. 460, note 11.