Le chef de secrétariat de la FAO recommande vivement de favoriser l’équité et l’innovation et de mettre l’accent sur la production et les petits exploitants afin de tirer parti des bénéfices apportés par le commerce agroalimentaire

Le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, participe à l’Examen global de l’Aide pour le commerce organisé à Genève par l’OMC

Participants à la session de haut niveau sur le renforcement de la sécurité alimentaire par le commerce.

©FAO/Pierre Albouy

27/06/2024

Genève – La faim augmente «dangereusement» au niveau mondial et l’édification d’un monde durable, où règne la sécurité alimentaire, exige non seulement l’adoption de mesures économiques, mais aussi un engagement politique et social fort, a déclaré le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, lors d’une réunion de haut niveau dans le cadre de l’Examen global de l’Aide pour le commerce organisé à Genève par l’Organisation mondiale du commerce. 

Le commerce équitable contribue à promouvoir une croissance inclusive et partagée, a-t-il ajouté, notant que les échanges commerciaux devraient par nature être complémentaires.

Le Directeur général s’est exprimé lors d’une table ronde à laquelle participaient le Ministre du commerce du Cameroun, M. Luc Magloire Mbarga Atangana, le Ministre de l’industrie et du commerce du Tchad, M. Mathieu Guibolo Fanaa, et d’autres experts. Le débat a porté sur les modalités d’élaboration des politiques commerciales et sur l’amélioration des variables liées à la réalisation des objectifs mondiaux en matière de sécurité alimentaire.

Nourrir le monde est non seulement un défi technique mais aussi une question de sécurité, car l’avenir de l’humanité est en jeu, a déclaré M. Atangana, qui a indiqué qu’il était essentiel d’établir des règles claires et contraignantes pour les pays en développement et que les initiatives menées dans le cadre de l’Aide pour le commerce devaient être au service de l’accroissement de l’offre et du développement de la production, sans lesquelles les infrastructures ont moins de valeur. 

La sécurité alimentaire doit être une priorité pour l’OMC, a souligné M. Fanaa, ajoutant qu’il faudrait à cette fin accroître la production agricole en Afrique, ce qui nécessiterait l’instauration de conditions équitables sur les marchés internationaux. 

La sécurité alimentaire et le commerce agricole ont été un important sujet de discussion lors des séances en petits groupes organisées dans le cadre de la conférence de trois jours sur l’Aide pour le commerce. Des représentants de la FAO ont assisté à plusieurs d’entre elles. 

Cinq points à retenir

Le Directeur général a proposé cinq suggestions visant à améliorer la sécurité alimentaire mondiale et a noté que, d’après les prévisions de la FAO réalisées par modélisation, près de 600 millions de personnes souffriront de sous-alimentation chronique en 2030.

Premièrement, il faut soutenir la croissance en investissant dans les infrastructures rurales, notamment les services internet à haut débit et les services financiers, les routes et les installations de stockage, afin de permettre aux petits exploitants, qui produisent la majeure partie des denrées alimentaires mondiales, d’accéder plus facilement aux marchés. En effet, ces derniers ont beau être les principaux investisseurs privés, ils ne peuvent pas tout faire.

Deuxièmement, il convient d’investir dans la recherche, le développement et l’innovation – qui sont, comme l’a indiqué le Directeur général, des «éléments essentiels de toute politique commerciale» – afin de renforcer la résilience et la viabilité des systèmes agroalimentaires tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en favorisant une gestion et une utilisation intégrées et durables de l’eau. «C’est le seul moyen de produire plus avec moins de ressources», a-t-il déclaré.

La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires est un troisième point essentiel, a ajouté M. Qu.

Le quatrième élément à retenir est que le meilleur moyen d’atteindre les objectifs précédents est de donner la priorité aux petits exploitants et aux populations vulnérables.

Enfin, il sera primordial de renforcer la collaboration et la gouvernance si l’on veut bâtir un monde durable, où règne la sécurité alimentaire.

«Nous devons veiller sur notre planète avant qu’il ne soit trop tard», a déclaré le Directeur général.

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