"Billiki", le cri de Justina Lee Brown pour les fillettes d'Afrique

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"Billiki", le cri de Justina Lee Brown pour les fillettes d'Afrique

Par
Justina Lee Brown
Justina Lee Brown
- female studios

Figure majeure de la scène blues et soul africaine, la chanteuse et compositrice nigériane dévoile une version puissante de son prochain EP dédiée aux enfants maltraitées et abusées.

Justina Lee Brown est née Justina Ogunlolu, d'une mère adolescente avec qui elle a vécu huit années dans les rues du ghetto de Lagos. Pour surmonter ses souffrances et combattre la pauvreté, elle s'est plongée dans la musique. Inspirée par des artistes comme Myriam Makeba, Anita Baker ou encore Etta James, elle navigue du blues à la soul en passant par le rock et le funk avec une voix magistrale et un charisme qui font mouche. En 2009, elle remportait le Women in Entertainment Award à Londres en tant que Best African Female Voice. Plusieurs fois primée, elle est aujourd'hui lauréate du Swiss Blues Award 2024. Avec sa fondation JLB Care, la combattante s'engage auprès des enfants du Nigeria brisés et perdus qui comme elle ont subi des maltraitances, afin qu'ils retrouvent leur chemin et gardent leur enfant intérieur en vie.

Elle a écrit et composé Billiki qui raconte une histoire tragique de maltraitance, d'abus sexuels subis par les jeunes filles au Nigeria et en Afrique en général, et plus précisément l'histoire d'une jeune fille qui disparaît après que sa mère l'a envoyée chercher de l'eau au ruisseau.**

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Billiki dont le nom provient des tribus Yoruba, "c’est chaque femme que vous voyez dans la rue, qui n’est pas en sécurité, qui est en danger", explique Justina Lee Brown. "Chaque jour, elle se réveille, elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle est sa propre direction, protection et sécurité."

La chanteuse qui vit aujourd'hui en Suisse alémanique, à Zurich se souvient que sa mère, enceinte à l'âge de dix-sept ans, fut mise à la porte du foyer familial. "Elle vendait des sachets d’eau. Moi, je restais dans un coin et je gardais le stock dans une bassine en plastique pendant qu’elle vendait à la criée. Comme je m’ennuyais, j’ai commencé à taper sur la bassine avec un bâton et à chanter", expliqua-t-elle dans une interview donnée au journal Le Temps. De cette enfance bercée autant par les mélodies traditionnelles que par des sons modernes, elle témoigne, dans don dernier album Lost Child ( sorti en septembre 2023) d'une vie pleine d'épreuves et de défis qu'elle a su transformer en accomplissements. Lorsque cette citoyenne du monde monte sur scène, elle se donne totalement, habitée par des esprits qui la quittent dès le concert terminé. Dans ces moments suspendus, son énergie "dépasse les limites de son corps", précise-telle. "La scène est mon vrai « chez moi ». "Aujourd’hui, je ne suis ni Nigériane ni Suisse, mais juste une nomade."

Live à Fip
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