La taxe contre les boissons sucrées réduirait bien l'obésité des enfants

Un verre de soda donne un équivalent d'environ 29 grammes de sucre, "soit 30 à 50% de la quantité quotidienne de sucre recommandée par l’OMS pour un enfant de 4 à 7 ans". (Illustration) - JOSE A. BERNAT BACETE / MOMENT RF / GETTY IMAGES
Un verre de soda donne un équivalent d'environ 29 grammes de sucre, "soit 30 à 50% de la quantité quotidienne de sucre recommandée par l’OMS pour un enfant de 4 à 7 ans". (Illustration) - JOSE A. BERNAT BACETE / MOMENT RF / GETTY IMAGES
Un verre de soda donne un équivalent d'environ 29 grammes de sucre, "soit 30 à 50% de la quantité quotidienne de sucre recommandée par l’OMS pour un enfant de 4 à 7 ans". (Illustration) - JOSE A. BERNAT BACETE / MOMENT RF / GETTY IMAGES
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Baisse de l'obésité des enfants à Seattle, après la mise en place d'une taxe soda. Taxer les boissons sucrées pourrait vraiment permettre de lutter contre la prise de poids trop importante des enfants et des ados.

Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 nous parle aujourd'hui de la taxe soda qui peut permettre de réduire la consommation des boissons sucrées. La taxe soda sur les boissons sucrées, existe en France depuis les années 2010, sans trop d'étude d'impact sur les conséquences, mais on a peut-être un début de réponse aux Etats-Unis, où cette taxe a été mise en place par endroits, et les résultats sont bons, une étude le confirme.

franceinfo :  Cette étude est désormais confirmée par les résultats obtenus à Seattle aux Etats-Unis ?

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Géraldine Zamansky : Exactement, la progression du surpoids infantile a été mieux freinée à Seattle, dès la première année d’application d’une taxe contre les boissons sucrées dite "taxe soda", en 2018. Tels sont les résultats du suivi de près de 1800 enfants et adolescents, habitant cette ville, comparés à 4500 "témoins" dans des villes voisines non taxée, sont positifs avec une efficacité presque doublée pour ceux qui souffraient déjà d’obésité.

Et je dois éviter l’explication trop longue de leur mode de mesure à partir d’un indice de masse corporelle très amélioré. L’essentiel c’est que leur analyse prouve le bénéfice de la taxe pour la santé des enfants dans toutes les classes sociales, comme me l’a expliqué le Dr Jessica Jones-Smith, spécialiste de l’obésité au sein de l’Université de Washington. 
 
Donc la population de Seattle a réduit ses achats de boissons sucrées ?

Oui, pendant cette première année de suivi, sa consommation a baissé de 22%. Il faut dire que l’augmentation des prix, liée à la taxe, était importante, et parfois explicitée par les commerçants dans leurs rayons. Par exemple + 60% pour une bouteille de 2 litres qui passait de 2 dollars à 3, 20 dollars. Sans aucune campagne positive d’explication associée, puisque le nouveau maire de Seattle arrivé entre le vote et l’application de la taxe y était opposé.

Mais le Dr Jones-Smith m’a précisé que la population a quand même très bien traduit une forte hausse de prix par la présence d’une grande quantité de sucre, dangereuse pour la santé. Pour rappel, une seule canette en contient de 20 à 35 g, selon son contenu. Soit 30 à 50% de la quantité quotidienne de sucre recommandée par l’OMS pour un enfant de 4 à 7 ans. Donc s’il en prend 2 dans une journée, tout le reste est en trop. L’impact potentiel sur le surpoids est clairement très rapide.

Et donc la conclusion de l'étude c'est que la "taxe soda" peut vraiment protéger les enfants ?

Oui, le Dr Jones-Smith m’a donné une comparaison efficace. Avec cette taxe, la santé des enfants de Seattle s’est autant améliorée en un an, qu’après deux ans d’un programme d’activité physique et d’éducation sanitaire, à Somerville, à l’autre bout des Etats-Unis. Alors si toutes ces mesures de protection étaient associées, l’obésité infantile reculerait plus vite. On rappelle qu'en France, ce type de taxe existe depuis 2013, avec une évolution en 2018, mais son évaluation précise, comme celle de Seattle, manque encore.

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