Cinquième République

Un pouvoir jupitérien, une hyper centralisation des institutions et une Assemblée Nationale dans l'impasse... Depuis le dernier scrutin, beaucoup de français dénoncent des institutions à bout de souffle. Faut-il repenser notre système démocratique en partant d'une feuille blanche ?

En cette fin de saison, plus que jamais, la politique a des airs de fiction. Et si on réécrivait tout ?

Avec la victoire des oppositions de gauche aux élections législatives anticipées, une grande coalition permettra-t-elle d'ouvrir une nouvelle voie politique et de redonner confiance au peuple en la chose publique ?

Alors qu'à l'issue du second tour des élections législatives de 2024, aucune majorité claire n'émerge à l'Assemblée, que prévoit notre Constitution pour faire face à cette nouvelle situation politique ? Allons-nous vers un blocage institutionnel ou une nouvelle ère politique ?

Le résultat du second tour des législatives offre l'image d'une France divisée en trois blocs. Le Nouveau Front populaire se hisse en tête, reléguant le Rassemblement national en troisième position. Arrivé deuxième, le camp présidentiel est désormais face à une inconnue sur la manière de gouverner.

Tradition républicaine, le débat parlementaire a longtemps été considéré comme une méthode prise de décision. Avec l'avènement de la "démocratie exécutive", l'historien Nicolas Roussellier remarque une limitation du temps de délibération, ayant aujourd'hui abouti à une "crise du débat".

Dans leur tradition, les mouvements d'extrême gauche n'ont pas vocation à prendre le pouvoir, mais à impulser la révolution du système. En différenciant plusieurs mouvances, l'historien Nicolas Roussellier explique quels sont leurs principes fondateurs et leurs modes d'action.

Née en réaction à l'instauration de la République, l'extrême droite s'est d'abord construite sur un discours antisystème et un activisme violent. L'historien Nicolas Roussellier explique comment, au fil des décennies, le terme "extrême droite" a revêtu différentes significations.

Dans une démocratie représentative, le peuple est le seul titulaire de la souveraineté. Thibaud Mulier, maître de conférences en droit public, explique comment ce statut lui donne la capacité de s'organiser pour déléguer l'exercice de sa souveraineté à différents organes.

Le pouvoir d'achat s'est imposé comme un élément de langage central des débats politiques, dépassant désormais la question des salaires. Le politologue Jérôme Fourquet analyse en quoi les modes de consommation constituent une grille de lecture pertinente des comportements politiques.

Difficile à définir, la nation réunit des individus vivant ensemble, généralement sur un territoire défini. Thibaud Mulier, maître de conférences en droit public, explique qu'elle est également un principe d'exclusion, entraînant une distinction dans l'exercice des droits de chacun.

S'appuyant sur les travaux des grands penseurs du libéralisme, la maîtresse de conférences en droit public Eugénie Mérieau explique comment de plus en plus de régimes politiques restreignent les libertés individuelles tout appliquant un programme économique libéral.

La politiste et juriste Eugénie Mérieau compare le modèle français de la Vᵉ République avec celui d'autres démocraties libérales occidentales. Contrairement à ce que pourrait laisser penser la terminologie, le régime semi-présidentiel n'est pas un hybride entre régimes présidentiel et parlementaire.

Bonne ou mauvaise, la réputation colle à la peau. Avec l'essor des réseaux sociaux et de l'info en continu, la philosophe Gloria Origgi observe une attention de plus en plus importante portée à l'image que l'on renvoie, notamment chez les personnalités politiques.

Consultation par laquelle le peuple désigne ses représentants, les élections constituent un moment essentiel de la vie démocratique. Thomas Clay, professeur de droit à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rappelle que leurs résultats sont avant tout déterminés par leur mode de scrutin.

À partir de la Constitution et d'exemples concrets, Thomas Clay, professeur de droit à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présente le rôle du Premier ministre sous la Ve République, et analyse la complexité de ses liens avec le président.

Eugénie Mérieau, politiste et juriste, revient sur les origines antiques de l'état d'urgence, et sur l'important pouvoir qu'il confère, aujourd'hui en France, au président de la République. Un cas singulier parmi les démocraties libérales occidentales.

Plutôt que sur les faits, une "vérité alternative" se fonde sur les expériences ressenties. Alors que l'on parle souvent "d'ère de la post-vérité", la philosophe Gloria Origgi explique comment la vérité fait l'objet de récupérations politiques pour séduire les électeurs.

Norme suprême, la Constitution fixe l'organisation de l'État français. Thomas Clay, professeur de droit, explique que si celle de la Ve République a traversé les années, c'est parce que suffisamment de principes juridiques et de pouvoirs institutionnels garantissent sa pérennité.

De par la pratique de sa Constitution, la Vᵉ République a connu peu de gouvernements de coalitions. Pourtant, si en se réunissant, des partis politiques remportent les élections, ils peuvent très considérablement diminuer le pouvoir du président. Explications par le professeur de droit Thomas Clay.