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INSECTES et "ESCARGOTS" : Insectes malacophages et hélicophiles (2)

2-"Abeilles solitaires" nidifiant dans des coquilles vides d'Hélicides terrestres :

On peut parler ici d'espèces hélicophiles

3 genres d'"Insectes résiniers" ou "cimentiers" Hyménoptères nidifient dans ces coquilles vides : Osmia et Anthidium (Megachilines), Odynerus (Euménines)
(Les "Anthidies" utilisent la résine pure pour la séparation des cloisons et la résine mélangée à des graviers ou débris divers pour l'opercule; les "Osmies utilisent un "ciment végétal" fait de feuilles broyées avec de la salive...)

C'est le célèbre H.Fabre qui a observé en détail en premier les moeurs des "Anthidies résinières" comme Anthidium septemdentatum...

Plusieurs genres de coquilles d'Hélicides terrestres peuvent être utilisés : Helix (H.aspersa, H.nemoralis, H.cespitum, H.pomatia...), Cepaea, Arianta, Zebrina, Bradybaena...


principales espèces d'Hélicides terrestres dont les coquilles vides sont "visitées" par des "Abeilles solitaires"


Autres photos de l"Escargot des bois" (Cepaea nemoralis) et du "Petit-Gris" (Helix aspersa)


Cepaea hortensis forme lutea - Cepaea nemoralis...(photos P.Falatico)


2 petits "Escargots" du bord des eaux : Oxychilus helveticus - Trichia hispida...(photos P.Falatico)

2-1-"Osmies cimentières" nidifiant dans les coquilles d'Hélicides terrestres :

principales espèces hélicophiles concernées : Osmia bicolor-Osmia aurulenta-Osmia rufohirta-Anthocopa andrenoides-Anthocopa spinulosa...

L'exemple le plus sonnu est celui de l'"Osmie bicolore" Osmia bicolor, 10 mm, dont la femelle part en quête de coquille vide au printemps : elle construit son "nid" dans une coquille de petit Hélicide recouverte ensuite (une fois retournée) de débris végétaux ou d'aiguilles de pin; elle fait provision de nectar et de pollen, nourriture déposée dans les spires les plus étroites, pond puis construit un opercule pour boucher la cellule (ciment végétal mélangé à des petites particules comme des graviers et morceaux de bois)
Il y a donc 1 cellule par coquille (exceptionnellement 2) de petit Hélicide (Cepaea, Arianta, jeune Pomatia...)...


Osmia bicolor, trapue avec poils noirs sur le thorax et rouille sur l'abdomen... (photos M.Chevriaux et J.M.Michalowski)




"Nid" d'Osmia bicolor fait d'aiguilles de pin et de fragments végétaux recouvrant la coquille cachée non visible...(photos A.Montoya)


Femelle d'Osmia bicolor sur son "nid" de fragments de végétaux secs...(photo M.Billard, mai 2015, Savoie, 1500 m)

Osmia rufohirta a aussi 1 cellule par coquille, sa taille plus petite (8 mm) fait qu'elle utilise surtout des Helicella; elle déplace aussi la coquille pour la cacher dans une touffe d'herbe ou sous une pierre adéquate...

Osmia aurulenta, 10 mm, confectionne des nids de plusieurs cellules par coquille, ne déplace pas la coquille (surtout des coquilles plus grandes comme Helix pomatia); des Hyménoptères Chrysides peuvent parasiter ces nids en pondant dans une cellule pendant la phase d'approvisionnement !


Autre "Osmie" mâle inspectant une coquille vide de Cepaea (Osmia aurulenta ou Osmia rufohirta ??) photos M.Chouillou

Osmia aurulenta femelle a la pilosté du tergite 1 longue et celle des suivants est courte et interrompue au milieu pour le tergite 2 (interrompue au milieu chez tous les tergites pour Osmia rufohirta proche), la tête est logue avec le clypéus prolongé au-delà de la limite des yeux, les ocelles latéraux distants du vertex de plus de 2 diamètre d'ocelle (différence avec Osmia rufohirta); le mâle a un toupet blanc et le tergire 6 avec une dent de chaque cocirc;té...


Osmia rufohirta : pilosité sur les côtés des tergites 1 et 2 et sur la marge apicale des tergites suivants (on le devine ici seulement); ocelles latéraux du vertex de moins de 2 diamètres d'ocelle (distinction d'avec Osmia aurulenta)

Les photos suivantes de Jean Paul Davin représentent le mâle et la femelle d'Osmia aurulenta voisinant dans un jardin : mâle sur le nid (coquille d'Escargot) et rentrant parfois à l'intérieur et la femelle butinant à proximité sur un Lamier pourpre; le mâle a même tenté une copulation sans succès...








Diverses vues de l'activité d'Osmia aurulenta mâle et femelle dans un jardin avec tentative de copulation...(photos J.P.Davin, La Motte en Champsaur, 1100 m, Parc National des Ecrins)

la plupart des ces "Osmies hélicophiles" sont plus ou moins menacées par la régression de leurs biotopes : pelouses mixtes sèches calcaires au milieu ou à l'orée des bois...

Espèces hélicophilesType de nidsCoquilleParasitisme du nid
Osmia bicolornid unicellulairedéplacée et recouvertepeu parasité
Osmia rufohirtanid unicellulairedéplacée et cachéepeu parasité
Osmia aurulentanid pluricellulairenon déplacéefortement parasité (Chrysides)


Pour plus d'informations sur le comportement de ces Osmies cimentières hélicophiles : "Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d'Europe" de Hans Bellmann aux Editons Delachaux Niestlé (pages 242-254)

2-2-"Anthidies résinières" nidifiant dans les coquilles d'Hélicides rerrestres :

Il y aurait en France 2 espèces résinières : Anthidum septemdentatum-Anthidium bellicosum

Anthidium septemdentatum fait son nid dans les coquilles d'Helix aspersa, nemoralis ou cespitum; ce nid est constitué de 2 loges, 1 pour le mâle et 1 pour la femelle, séparées par de la résine pure; la résine mélangée à de petits graviers est utilisée pour l'opercule...


Une Anthidie résinière hélicophile : l'"Anthidie à 7 dents" Anthidium septemdentatum prélevant du nectar...(photo de droite de P.Dubois)

Il faut citer ici une "Odynère résinière" (Euménide) : l'"Odynère alpestre" Odynerus alpestris dont le nid est de 3 à 4 loges par coquille (on peut parfois trouver dans une de ces loges une autre Osmie hélicophile !!)

Tous ces résiniers, cimentiers, gacheurs de mortier hélicophiles nous montrent un des aspects du comportement étonnant et passionnant de ces Hyménoptères solitaires....

P.S : Je suis à la recherche de photos d'"Abeilles solitaires" visitant des coquilles d'Hélicides et des "nids" de ces hélicophiles : préparez vos APN !


Un Syrphide Syritta pipiens s'est posé (par hasard ?) sur une coquille d'escargot...(photo P.Falatico)

En complément, voir l'excellente revue de "la Hulotte", Numéro 98 : "L'Escargot des haies"


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