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Sororité (féminisme)

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Détournement de la devise de la République française « Liberté, Égalité, Fraternité » en y ajoutant le terme « Sororité », dans une manifestation pour les droits des femmes en 2018.
Graffiti à Esplugues de Llobregat qui incite à la sororité (lluita, sororitat en catalan).


La sororité est un concept féministe qui est le pendant du concept de fraternité.

Étymologie

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Le terme « sororité » est probablement emprunté au latin médiéval sororitas signifiant « communauté religieuse de femmes »[1]. Sororité est un nom commun féminin inspiré du terme latin soror[2], qui signifie sœur. C'est dans ce sens que Rabelais crée et emploie le latinisme sorores[3],[4] que l'on trouve dans un poème qui lui est attribué[5] ; il emploie aussi le terme sororité au chapitre XXVII du Tiers Livre[6] dans le sens de « relation, qualité de sœurs »[3].

Le terme de Rabelais a été réutilisé dans le scoutisme féminin peu avant 1940 avant qu'il ne soit rapidement remplacé par le concept de « sestralité » (de sister), de contenu assez proche[7].

Ce terme refait définitivement surface par la deuxième vague féministe dans les années 1970 (avec notamment l'anthologie La sororité, c'est le pouvoir de Robin Morgan) qui veut faire entrer dans le langage commun l'équivalent féminin de fraternité[8]. Le terme anglais sisterhood avait déjà été pensé par les mouvements féministes américains en réaction au terme brotherhood (fraternité). Ce terme exprime alors l'expression de la solidarité entre femmes. La sororité désigne les liens entre les femmes qui se sentent des affinités, ont un vécu partagé dû à leur même condition féminine et au statut social qui y est alors lié.

Dans son ouvrage collectif intitulé Sororité, Chloé Delaume la définit comme « une relation horizontale, sans hiérarchie ni droit d’aînesse. Un rapport de femme à femme, ni fille ni mère »[réf. incomplète].

La candidate à l'élection présidentielle Ségolène Royal a utilisé le mot « sororité » dans un discours électoral à Dijon, le [9].

Un nombre croissant d'ouvrages, romans ou essais, féministes évoquent ou revendiquent la sororité comme moyen d'action ou de résistance[réf. nécessaire].

Les mouvements féministes et queer ont également promu l'usage du terme « adelphité » qui désigne ce même sentiment de confiance, de complicité et de solidarité dans une relation entre deux ou plusieurs personnes, quel que soit leur genre[10]. Le terme est issu du grec ancien adelphós (utérin), et désigne à l'origine les « personnes nées de mêmes parents indistinctement de leur genre ou sexe, le frère ou la sœur de quelqu'un »[11].

Notes et références

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  1. « Sororité, Étymologie » Accès libre, sur Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales (consulté le )
  2. « Soror » sur Wikidictionnaire.
  3. a et b Académie Française, Complément du Dictionnaire de l'Académie française, Paris, (lire en ligne), p. 1129
  4. François Rabelais, Œuvres de Rabelais, Paris, Librairie de Gennequin Ainé, (lire en ligne), p. XXXV
  5. François Rabelais, François Rabelais : tout ce qui existe de ses œuvres, Gargantua-Pantagruel, Pantagrueline Prognostication, Almanachs, Sciomachie, Lettres, Opuscules, Pièces attribuées à Rabelais, Paris, (lire en ligne), « Épistre du Limousin de Pantagruel », p. 631
  6. « et seras protecteur de leur sororité » adapté en « et tu seras le protecteur de ce groupe de sœurs » dans François Rabelais, Les Cinq Livres des faits et dits de Gargantua et Pantagruel, édition intégrale bilingue, Marie-Madelaine Fragonard (dir.), Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2017, p. 762-763, Le Tiers Livre, ch. XXVII. Texte sur Wikisource.
  7. Chloé Delaume, Mes bien chères sœurs, Seuil, p. 53
  8. « Sororité, adelphité, intersectionnalité : de quoi parle-t-on ? », sur oxfamfrance.org, (consulté le ).
  9. « "Liberté, égalité, sororité" : Ségolène Royal a célébré à sa manière la Journée des femmes », sur Le Monde,
  10. Maïlis Rey-Bethbeder, « Marre de la fraternité et de la sororité ? Essayez l’adelphité », sur elle.fr, (consulté le ).
  11. Clément Arbrun, « Pourquoi employer les mots "adelphe" et "adelphité" ? », sur terrafemina.com, (consulté le ).

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Bibliographie

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Articles connexes

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