Ruines archéologiques de Mohenjo Daro

Pakistan
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Inondations
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    déterioration des structures

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Absence de travaux de conservation appropriés
  • Détérioration des structures
  • Suspension du système de gestion;
  • Problèmes liés à l'eau (drainage, stagnation de l'eau, inondations)
  • Dommages causés par la mousson de 2022
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé au bien : 23 500 000 dollars EU (total des contributions à la campagne internationale pour la sauvegarde de Mohenjo Daro).

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 6 (de 1982-2022)
Montant total approuvé : 176 000 dollars E.U.
2022 Post disaster response to the impact of monson hazards ... (Approuvé)   75 000 dollars E.U.
2013 Emergency Assistance for Archaeological ruins at ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
2000 Training Course for physical, chemical and biological ... (Approuvé)   22 000 dollars E.U.
1995 Updating of the Tentative List and revision of the ... (Approuvé)   11 000 dollars E.U.
1983 6-month fellowship for the Head of the Moenjodaro ... (Approuvé)   14 000 dollars E.U.
1982 Training and equipment for a conservation laboratory ... (Approuvé)   34 000 dollars E.U.
1982 Workshop seminar at Moenjodaro on the conservation of ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Après clôture de la campagne de sauvegarde internationale de l’UNESCO (1974-1997), de nombreuses missions de l’UNESCO et d’experts ont été réalisées. Novembre/décembre 2006 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; octobre 2010 : mission d’évaluation d’un expert du Centre du patrimoine mondial à la suite des inondations ; novembre 2022/janvier 2023 : missions d’urgence d’experts du patrimoine mondial ; mars 2024 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 20 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/en/list/138/documents. Les progrès accomplis vis-à-vis des questions de conservation soulevées par le Comité lors de ses sessions précédentes, ainsi que la réponse aux dommages causés par la mousson de 2022, sont présentés dans ce rapport comme suit :

  • En août 2022, le bien a subi des pluies de mousson désastreuses, qui ont sérieusement affecté les vestiges archéologiques et causé de graves dommages structurels, notamment l’effondrement de murs, des cavités dans les structures, l’érosion des coteaux et de la terre pushta, une surcharge du système d’évacuation des eaux et un affaiblissement du bas des murs et des fondations ;
  • Il est nécessaire d’adopter une approche de réparation très prudente, basée sur une compréhension approfondie des causes et processus de détérioration. Les recherches menées par les experts permettent de mieux comprendre les principales causes de détérioration et d’éclairer les pratiques de conservation liées aux systèmes d’évacuation des eaux et aux revêtements des sols, à la cohésion entre matériaux anciens et nouveaux, et à la qualité du mortier et des briques à la base des murs ;
  • Les efforts entrepris pour conserver le site, en association avec des partenaires internationaux et des parties prenantes non gouvernementales, se sont concentrés sur la préservation de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  • Les dommages subis par certains quartiers, monuments, structures et infrastructures spécifiques sont décrits et accompagnés de cartes de situation. Les principales causes de dégradation sont l’évacuation des eaux de surface ; la cristallisation et l’hydratation du sel dans la maçonnerie ; les faiblesses préexistantes, et en particulier la dégradation structurelle résultant de la capacité insuffisante du revêtement des murs à absorber l’eau ; et la stagnation de l’eau, qui affaiblit la base des murs ;
  • Les missions d’urgence des experts de l’UNESCO en 2022 et 2023 ont fourni des conseils techniques, avec propositions de priorités, qui ont été incorporés dans une stratégie de conservation intégrée avec des objectifs à court et à long termes ;
  • Les actions de conservation à court terme se poursuivent pour les parties les plus vulnérables et endommagées du bien ;
  • Le manuel de conservation du bien définit trois actions correctives majeures, à savoir l’application d’un coulis de boue, l’application d’un enduit de boue et le remplacement de la terre chargée de sel ;
  • Une main-d’œuvre plus nombreuse, incluant des maçons et des ouvriers expérimentés, a été déployée pour faire face aux besoins de préservation immédiats ainsi qu’aux actions de conservation à plus long terme, selon les besoins ;
  • Les visites sur site et formations par des experts ont permis d’améliorer les méthodes de conservation et la réponse globale aux effets du changement climatique ;
  • Un projet de proposition technique pour un appel international visant à obtenir des fonds pour un projet de préservation pluriannuel a été préparé pour étude par le Centre du patrimoine mondial.
La mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS demandée pour le bien a eu lieu en mars 2024.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

L’UNESCO a activement soutenu le bien par une première campagne internationale de 1974 à 1997 et, plus récemment, par des missions d’urgence en novembre 2022 et février 2023. Malgré ces efforts, le bien reste confronté à de profonds défis de conservation matérielle, qui ont été exacerbés et mis en évidence par les effets désastreux des pluies de mousson et inondations du mois d’août 2022. Le bien a subi des dommages importants et demeure sujet à une détérioration continue, tandis que les attributs qui soutiennent sa VUE restent menacés.

L’État partie doit être félicité pour les mesures qu’il a prises à la suite de la mousson d’août 2022, notamment pour son étroite collaboration avec le Centre du patrimoine mondial quant aux les recommandations des missions d’urgence, l’élaboration d’une stratégie de conservation intégrée, les mesures de conservation à court terme, les recherches sur les principales causes de détérioration, ainsi que l’augmentation et la formation du personnel du bien. L’État partie devrait être encouragé à poursuivre ces efforts, notamment mener à bien les évaluations de l’état général avec des cartes par quartier et par dommage et risque, poursuivre les actions de conservation à court terme traitant les parties les plus vulnérables et endommagées du bien, et poursuivre la recherche des causes de détérioration et des mesures préventives et correctives appropriées.

La mission de suivi réactif conjointe de mars 2024 a évalué l’état de conservation du bien, passé en revue le cadre de gestion et de conservation, donné des conseils sur les outils de gestion et de conservation, et examiné l’efficacité et la pertinence des mesures d’urgence prises à la suite de la mousson d’août 2022. La mission a constaté que le bien conserve son intégrité et son authenticité, en grande partie grâce aux efforts intensifs et continus de l’autorité de gestion et du personnel, mais qu’il reste vulnérable, et que les causes fondamentales de détérioration, telles que l’action saline intensive et l’humidité entraînant une érosion rapide, persistent parce qu’elles découlent des conditions géologiques du bien. Le rapport de mission contient des recommandations détaillées, notamment en matière de recherche approfondie, besoins en équipement et gestion des données, interventions et méthodologies de conservation, évaluation de vulnérabilité, priorités à court et à long termes, drainage, participation des parties prenantes et du public, musée du site et gouvernance générale, que l’État partie devrait être encouragé à mettre en œuvre. L’élaboration d’un Plan de gestion intégré, combiné avec la révision du projet de Plan de réduction des risques de catastrophes pour 2023-2030, est nécessaire pour coordonner les efforts de préservation, à la lumière des menaces croissantes liées aux événements météorologiques exceptionnels et imprévisibles.

Notant le vaste programme de travaux de conservation préventive et corrective, il serait opportun que le Comité rappelle à l’État partie que des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP), conformément à la méthodologie du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, doivent être préparées pour les projets ayant un impact potentiel sur la VUE du bien. La documentation, dont les EIP, doit être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que ces projets ne commencent, conformément aux paragraphes 172 et 118bis des Orientations, et avant que de toute décision irréversible ne soit prise.

Dans la Décision 45 COM 7B.169, le Comité a reconnu que le bien nécessite une nouvelle phase de soutien technique et financier international à grande échelle. Un projet international pluriannuel permettrait une approche intégrée englobant la conservation, la réduction des risques de catastrophes et une recherche avancée sur les mesures de conservation optimales. Il est par conséquent favorablement accueilli que l’État partie ait élaboré une proposition technique pour obtenir des fonds pour un projet de préservation pluriannuel pour étude par le Centre du patrimoine mondial, et le Comité devrait encourager tous les États parties à la soutenir.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7B.38

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.2,
  2. Rappelant la Décision 45 COM 7B.169, adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Salue les actions et l'engagement continus de l'État partie au lendemain de la mousson et des inondations d'août 2022, en particulier son étroite collaboration avec le Centre du patrimoine mondial quant aux recommandations des missions d’urgence de l’UNESCO en 2022 et 2023, l’élaboration de la stratégie de conservation intégrée, les actions de conservation à court terme, la recherche sur les principales causes de détérioration, et l’augmentation et la formation de la main-d’œuvre, et encourage l’État partie à poursuivre ses efforts, notamment :
    1. La finalisation d’évaluations de l’état général du bien accompagnées de cartes par quartier et par dommage et risque,
    2. La poursuite des actions de conservation à court terme pour traiter les parties les plus vulnérables et endommagées du bien,
    3. Des recherches continues sur les causes de détérioration et les mesures préventives et correctives appropriées ;
  4. Prend note des constatations et conclusions de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de mars 2024, et demande à l’État partie de mettre en œuvre ses recommandations, notamment en matière de conservation et de gestion, de recherche approfondie, de besoins en équipement et gestion des données, d’interventions et méthodologies de conservation appropriées et évaluation de leur efficacité, d’évaluation de vulnérabilité, de priorités à court et à long termes, de drainage, de participation des parties prenantes, du musée du site, d’élaboration d’un Plan de gestion intégré avec la révision du Plan de réduction des risques de catastrophes, et de gouvernance générale ;
  5. Rappelle à l’État partie que des évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP), conformément à la méthodologie du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial, doivent être préparées pour les projets ayant un impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et que la documentation, dont les EIP, doit être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, avant qu’ils ne commencent, conformément aux paragraphes 172 et 118bis des Orientations, et avant que toute décision irréversible ne soit prise ;
  6. Encourage également l’État partie à continuer sa collaboration avec le Centre du patrimoine mondial pour finaliser  la proposition technique pour le projet de préservation pluriannuel proposé, obtenir des fonds afin de répondre aux besoins de conservation, considérer la révision et mise à jour des outils de gestion et de conservation existants, et établir un plan de gestion intégré afin de renforcer la réponse d’urgence et la préparation aux effets multiples du changement climatique et des risques naturels extrêmes ; et demande à tous les États parties de soutenir cet appel ;
  7. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48session.
Année du rapport : 2024
Pakistan
Date d'inscription : 1980
Catégorie : Culturel
Critères : (ii)(iii)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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