L'Afrique du Sud par son accès à l'électricité

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Dans quelques jours, le 29 mai précisément, les sud-africains vont se rendre aux urnes. L’ANC, le parti qui a porté Nelson Mandela au pouvoir il y a 30 ans pourrait bien perdre sa majorité pour la première fois.

Vous pouvez retrouver la carte du Monde  ici.

La corruption, le chômage de masse, la criminalité à nouveau en hausse, mais aussi la déliquescence des infrastructures… tous les indicateurs sont au rouge. À tel point que certains économistes sud-africains alertent sur le risque d’une faillite de l’État.

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Sur la carte publiée cette semaine dans Le Monde, on voit notamment des taches jaunes qui représentent le niveau de pollution lumineuse, qui dessine en creux la répartition de la population dans le pays. On y distingue la capitale politique, Pretoria, et la capitale économique, Johannesburg, mais aussi sur la côte, Durban et Port Elisabeth, et bien sûr Le Cap.

L'électricité est un symbole majeur de la crise que traverse actuellement l’Afrique du Sud. Le pays, le plus industrialisé d’Afrique, est aujourd’hui plongé dans le noir.

L’Afrique du Sud est mieux équipée que ses voisins. C’est même le réseau électrique le plus performant d’Afrique. 95 % des Sud-Africains ont accès à l’électricité, contre 40 % environ pour ses voisins comme la Namibie ou le Mozambique. Et d’ailleurs, l’Afrique du Sud a longtemps exporté l’électricité produite par ses centrales à charbon dans toute l’Afrique australe. Mais aujourd’hui, la compagnie publique d’électricité, Eskom, n’arrive plus à fournir au pays, l’électricité dont il a besoin. Alors l’Afrique du Sud fait face depuis 2007 à des coupures de courant. Pendant longtemps cela restait occasionnel, mais depuis deux ans les coupures se multiplient. Pour la seule année 2023, le réseau a enregistré 335 jours de délestage.

Des coupures qui sont devenues structurelles, mais surtout des coupures qui durent de longues heures, allant quand même jusqu’à douze heures par jour. 38 % des Sud-Africains ont dû remplacer leurs réfrigérateurs en raison des dégâts causés par les coupures de courant.

Le réseau est vieillissant. Les investissements pour le rénover n’ont pas suivi l’accroissement de la population. La compagnie publique d’électricité Eskom est devenue un symbole de la corruption. Et les coupures de courant ont mis un peu plus en évidence le fossé grandissant qui sépare les Sud-Africains les plus aisés, qui peuvent acheter des batteries, des générateurs ou des panneaux solaires… du reste de la nation, qui s’éclaire à la bougie et s’est remis à cuisiner au feu de bois dans les arrière-cours des townships.

Soft Power
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