Afrique du Sud : une candidature de Jacob Zuma peut-elle influencer le destin des élections législatives ?

Des membres du parti uMkhonto weSizwe (MK) devant la Cour constitutionnelle à Johannesburg, le 10 mai 2024, pour soutenir Jacob Zuma. ©AFP - PHILL MAGAKOE / AFP
Des membres du parti uMkhonto weSizwe (MK) devant la Cour constitutionnelle à Johannesburg, le 10 mai 2024, pour soutenir Jacob Zuma. ©AFP - PHILL MAGAKOE / AFP
Des membres du parti uMkhonto weSizwe (MK) devant la Cour constitutionnelle à Johannesburg, le 10 mai 2024, pour soutenir Jacob Zuma. ©AFP - PHILL MAGAKOE / AFP
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Jacob Zuma, ancien président mis en cause dans plusieurs affaires de corruption, pourra-t-il à nouveau se présenter aux élections législatives d’Afrique du Sud ? Le doute plane encore à l’approche des élections qui auront lieu à la fin du mois de mai dans le pays.

Avec
  • Marianne Séverin Chercheuse associée au laboratoire Les Afriques dans le Monde à l’Université de Bordeaux, experte de l’Afrique du Sud

Vendredi se tenait une audience de la Cour constitutionnelle sud-africaine pour trancher sur l’éligibilité de l’ancien leader du Congrès national africain (A.N.C.), parti de Nelson Mandela au pouvoir depuis 30 ans maintenant. Si la Cour l'autorise à se présenter, Zuma aurait-il ses chances ? Cela influencerait-il le sort des prochaines élections ? Pour en discuter avec nous ce matin, Guillaume Erner reçoit Marianne Sévérin, experte de l’Afrique du Sud au laboratoire Les Afriques dans le monde à Sciences Po Bordeaux.

La revanche de Zuma

En décembre 2017, Jacob Zuma perd les élections internes de l’A.N.C. face à l’actuel président sud-africain Cyril Ramaphosa, auquel il laisse le pouvoir en février 2018. Dans les coulisses de cette éviction, des accusations de corruption portées contre Zuma, certains de ses enfants et plusieurs figures de son entourage. D’après les rapports de la commission d’enquête réunie à cette occasion, ils auraient dépensé plus de 3,5 milliards de dollars dans des commandes publiques frauduleuses. Après une condamnation de quinze mois de prison, le retour en politique de Zuma est "une question d’égo et surtout de revanche, pour Marianne Sévérin. Le conflit est ouvert entre Zuma et Ramaphosa, comme si le match de 2017 se rejouait."

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Cultures Monde
58 min

Une démocratie en bonne santé ?

Si Jacob Zuma place beaucoup d’espoirs dans les élections législatives à venir, le pays est traversé par une crise socio-économique importante. "Il ne faut pas oublier que la situation de l'Afrique du Sud s'est dégradée pendant dix ans, ce qui correspond à la gouvernance de Jacob Zuma", rappelle Marianne Sévérin. Les milliards de corruption perdus ne seront pas réinvestis dans les services publics en tension et les infrastructures parfois défaillantes. "Paradoxalement, la démocratie sud-africaine va bien, tempère la chercheuse. En dépit d'une montée du populisme, à laquelle Zuma et Ramaphosa ne sont pas étrangers, le pays bénéficie d’une société civile engagée et d'une constitution forte." Alors que la bataille pour les urnes fait rage, l’issue des scrutins ne peut pas encore être prédite.

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