Affaire Grégory : le colonel Sesmat juge "diffamatoire" le récit de Murielle Bolle

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Affaire Grégory : le colonel Sesmat juge "diffamatoire" le récit de Murielle Bolle

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Le capitaine Sesmat a supervisé l'enquête initiale sur la mort de Grégory Villemin, en 1984.
Le capitaine Sesmat a supervisé l'enquête initiale sur la mort de Grégory Villemin, en 1984.
© Maxppp - L'Est Républicain

Alors que Murielle Bolle décrit dans un livre paru ce jeudi sa garde à vue en 1984 dans le cadre de l'affaire Grégory, l'un des gendarmes chargés de l'enquête à l'époque lui répond. Étienne Sesmat considère ce récit comme "un tissu de mensonges".

Avec son livre, publié ce jeudi 8 novembre, Murielle Bolle dit vouloir "briser le silence". Celle qui, il y a 34 ans, a accusé Bernard Laroche d'avoir enlevé Grégory Villemin avant de se rétracter, y raconte notamment sa garde à vue de 1984. Elle explique que les gendarmes lui ont extorqué les aveux qui mettent en cause son beau-frère, aveux sur lesquels elle est ensuite revenue : "Ils hurlaient, ils m'ont traitée de menteuse, m'ont menacée de maison de correction, m'ont accusée d'avoir couché avec Bernard. (...) J'ai fini par dire oui, oui... fatiguée de toutes ces questions, de ces hurlements" confiait-elle jeudi matin au micro de France Inter

"Un tissu de mensonges", des accusations "diffamatoires"

Grand Angle
2 min

Aujourd'hui retraité, Étienne Sesmat était à l'époque capitaine de gendarmerie à Épinal. C'est lui qui a supervisé l'enquête initiale. Il conteste vivement la version exposée par Murielle Bolle. "C'est un tissu de mensonges", s'insurge-t-il, tout en rappelant avoir "rendu des comptes" sur la façon dont l'adolescente a été entendue en 1984 et "ça, elle ne le dit pas dans son livre, preuve de sa malhonnêteté".

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En janvier 1985, il y a eu une plainte contre nous pour subornation de témoin. Cette plainte a été suivie d'effets, une instruction a été menée par deux juges à Dijon. Elle s'est terminée en 1988, trois ans plus tard, avec un non lieu, confirmé en appel puis par la Cour de cassation.

"On a pris des précautions qui allaient au-delà des prescriptions du code de procédure pénale de l'époque, poursuit Étienne Sesmat_. On l'a fait voir par un médecin, son père est venu, elle a été mise dans une chambre normale et non une chambre de sûreté, sous la surveillance permanente d'une femme gendarme, elle n'a pas été entendue dans la nuit. Alors revenir encore une fois sur ces accusations, c'est tout simplement diffamatoire_." Le gendarme rappelle enfin qu'une vingtaine de personnes ont confirmé, dans leurs déclarations, les aveux de Murielle Bolle. 

"On a démontré qu'elle avait été entendue de manière normale et qu'aucune pression n'avait été exercée sur elle" (Etienne Sesmat)

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Annulation de la garde à vue ?

34 ans après le début de l'affaire, cette garde à vue fait encore l'objet de procédures et de recours. Pour affaiblir l'accusation, l'avocat de Murielle Bolle, 15 ans en 1984, tente d'ailleurs de la faire annuler. Jean-Paul Teissonnière fait valoir que les droits fondamentaux de l'adolescente n'ont pas été respectés. Sa mise en examen pour "enlèvement suivi de mort" a été annulée en mai dernier à cause d'un vice de procédure, de même que celle des époux Jacob.  

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