"Je ne pense pas que l'assassin de Grégory soit encore en vie", confie le colonel Sesmat

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"Je ne pense pas que l'assassin de Grégory soit encore en vie", confie le colonel Sesmat

Le juge Lambert (au centre) et le capitaine Sesmat (à gauche)
Le juge Lambert (au centre) et le capitaine Sesmat (à gauche)
© Maxppp - Le Républicain Lorrain

37 ans après les faits, l'affaire Grégory passionne toujours autant. TF1 lui consacre une série, "Une affaire française". On y retrouve tous les protagonistes sous leur vrais noms. Le colonel Sesmat, qui était alors capitaine de gendarmerie à Epinal, y a les traits de Guillaume de Tonquédec.

Avec Une affaire française, TF1 initie une collection de mini-séries inspirées de grandes affaires criminelles qui ont bouleversé le pays et divisé l'opinion publique.

On retrouve tout les protagonistes de ce qu'on appelle encore "L'affaire Grégory" : Blandine Bellavoir et Guillaume Gouix incarnent le couple Villemin, Michaël Youn est le journaliste Jean-Michel Bezzina, Laurent Stocker (de la Comédie Française) le juge Lambert et Guillaume de Tonquédec, le gendarme Sesmat.

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Le comédien et l'ancien capitaine étaient tous les deux les invités de Nagui dans la Bande Originale.

Ce 16 octobre 1984, la gendarmerie d'Epinal intervient dès les premières heures à Lépanges. C'est le capitaine Sesmat qui, ainsi, donnera l'ordre de sortir le corps de la Vologne et qui aura la lourde tâche d'annoncer la mort de Grégory à ses parents. Guillaume de Tonquédec a lu l'ouvrage écrit par Etienne Sesmat sur l'affaire et a été touché par l'homme.

Dans son livre, Etienne Sesmat raconte que, alors qu'il assiste à l'autopsie du petit garçon, il découvre qu'il est né le même jour. Il confie que ça lui a conféré une forme de responsabilité. Lui-même est papa et avait fêté l'anniversaire de son fils la veille de l'assassinat. 

Heureusement que j'avais l'uniforme, cela m'a permis de continuer à faire mon travail.

"Cette phrase, explique Guillaume de Tonquédec, a été une clé pour mon travail de comédien, pour jouer ce personnage qui doit garder ses émotions pour lui pour continuer à exercer sa fonction. Lorsque l'on revoit aujourd'hui les images d'époque, poursuit le comédien, on peut se demander comment cet homme a réussi, dans cet océan de boue humaine, à rester droit."

Laurence Arné, Michaël Abiteboul et Guillaume De Tonquédec
Laurence Arné, Michaël Abiteboul et Guillaume De Tonquédec
© Maxppp - Caroline Dubois / Cheyenne / TF1

Un travail carré et honnête

Interrogé par Nagui, Etienne Sesmat revient sur le travail "carré et honnête" réalisé par sa brigade et sur la manière dont les choses ont été faussées. "Il y a eu deux années particulièrement difficiles, raconte-t-il, en 1985 et 1986. On a senti que l'instruction du juge Lambert partait vraiment à la dérive. Mais j'avais quand même l'espoir aussi que la justice se remettrait dans la bonne voie. Et c'est ce qui s'est passé heureusement quelques temps après avec le président Simon à Dijon.

Cette affaire ne me hante pas.

J'y pense parce que j'ai choisi de me battre pour défendre mon honneur, celui des gendarmes qui ont travaillé avec moi, pour participer à un combat pour la recherche de la vérité en disant ce qu'on avait fait, en disant ce que je savais de cette affaire."

Une justice déterminée

Etienne Sesmat salue aujourd'hui encore la détermination de la justice : 

Trente-sept ans après, il y a encore des magistrats qui se battent pour qu'on connaisse la vérité parce qu'on la doit à Grégory.

"Mais la tâche est très difficile. Premièrement, le personnage clé de cette affaire a disparu. C'est le cousin (Bernard Laroche) qui a été abattu par le père (Jean-Marie Villemin). Et la justice dit que c'est très probablement cette personne qui a enlevé l'enfant, le dit et le répète, mais il a disparu. Donc, d'emblée, on est dans une forme d'impasse. 

Deuxièmement, le dossier a été vicié par tout un tas d'annulation des pièces de procédures, des pièces majeures qui ont disparu pour des vices de forme. Tout ça fait que la justice a une tâche ardue, mais elle ne baisse pas les bras et elle est convaincue qu'une vérité peut encore sortir."

Intime conviction

Je ne pense pas que l'assassin soit encore en vie, mais ça n'engage que moi.

"Je suis un enquêteur. J'essaye de m'appuyer sur des faits. Avant d'avoir une conviction, on fait des déductions et on arrive à des conclusions. Moi, je m'appuie sur ce que la justice a déterminé. Je sais que la singularité des faits dans cette affaire Grégory, c'est que d'une part, on a eu une longue période d'activité d'un ou plusieurs corbeaux. Et puis, de l'autre, on a des faits qui se passent de façon très serrée et précipitée la journée du 16 octobre. Tout le paradoxe de cette affaire Grégory est là, entre ce long passé et puis cette singularité des faits, le 16 octobre, entre 17 heures et 18 heures maximum."

La Bande originale
1h 15

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