Cheb et Chebates, une bande de jeunes : épisode • 2/4 du podcast Le Raï, une histoire algérienne

Disco Maghreb lieu emblématique chargé de nostalgie, acteur culturel incontournable des années 1980. ©Getty - Amine Chikhi / APP/MAXPPP -
Disco Maghreb lieu emblématique chargé de nostalgie, acteur culturel incontournable des années 1980. ©Getty - Amine Chikhi / APP/MAXPPP -
Disco Maghreb lieu emblématique chargé de nostalgie, acteur culturel incontournable des années 1980. ©Getty - Amine Chikhi / APP/MAXPPP -
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Portée par la jeunesse dans un pays en pleine mutation, les années 80 voient le raï devenir la musique la plus écoutée d’Algérie. Cette décennie consacre l’avènement des Cheb et des Chebates.

Au tournant des années 1970, le raï se développe à Oran, Sidi Bel-Abbès et Aïn Témouchent, porté par de jeunes artistes, les cheb et les chebates (du mot arabe "jeune"). Des figures telles que Cheb Khaled, Cheb Sahraoui, Cheba Fadela, ou encore Cheba Zahouania, proposent une musique anticonformiste abordant des thématiques aussi diverses que la mélancolie amoureuse, la sexualité et l’alcool.

Hamdi Baala nous en parle : “C'est une musique qui parle notre langue au propre comme au figuré. Au propre parce que souvent, les paroles sont très simples, et au figuré, car contrairement à d'autres styles musicaux algériens dont les textes sont restés un peu figés, un peu moralisateurs, le raï ne prétend pas à une pureté. Le raï dit les choses comme elles sont. Et il y a beaucoup de paroles, de mots du raï qui sont passés dans la langue courante, c'est pour ça que c'est une musique qui parle notre langue et qui la fait vivre”.

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Décrié par les tenants de la culture légitime, le raï est méprisé par les élites et les institutions culturelles. Il est interdit sur les ondes de la radiotélévision algérienne et reste cantonné à son espace de prédilection, les cabarets. C’est pourtant le début d’une révolution musicale, avec l’essor de nouveaux instruments et supports de diffusion, faisant du raï la musique la plus populaire de l’Algérie.

Un documentaire de Hajer Ben Boubaker, réalisé par Séverine Cassar.

À écouter : L'odyssée du raï
Juke-Box
58 min

Avec :

Hamdi Baala, journaliste et traducteur

Mohamed Kali, journaliste culturel

Bouziane Ben Achour, écrivain et journaliste culturel

Bouziane Daoudi, sociologue et ancien journaliste pour Libération

Houari Selmani, producteur et fondateur de Studio 31

Boualem Benhaoua, ancien producteur et fondateur du label Disco Maghreb

Salah Badis, écrivain et traducteur

Mohamed Ali Allalou, ancien journaliste radio

Nassim Kouti, musicien

Un merci particulier à Ager Oueslati, Ali Karèche et la famille Ben Chekor

Voix de traduction : Rafik Zenine - Prise de son : Nicolas Matthias - Mixage : Eric Boisset

- Références musicales :

  • Khement / Cheb Khaled
  • Malgré malgré  / Cheb Tahar
  • Mahlali Noum / Cheba Fadela
  • Ghir Hbibi W Ana / Cheba Zahouania
  • Yamina / Cheb Khaled
  • N'sel Fik / Cheba Fadela & Cheb Sahraoui
  • Ya ec chebba / Ahmed Zargui
  • Zina / Raina Rai
  • Zabana / Raina Rai
  • Lila tbati andi / Cheb Abdelhak

- Bibliographie musicale pour aller plus loin - raï de la fin des années 1970 et des années 80 :

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